Malpasse : des hommes armés prennent le contrôle du poste douanier, l’État impuissant

Getting your Trinity Audio player ready...
|
Depuis plusieurs jours, le poste douanier de Malpasse, à la frontière haïtiano-dominicaine, est entre les mains d’individus lourdement armés. Selon des témoignages recueillis par Le Nouvelliste, les douaniers ont été chassés de leur lieu de travail. L’État haïtien semble avoir perdu le contrôle de ce point stratégique.

Le chaos s’installe à Malpasse. Ce point frontalier, qui relie Haïti à la République dominicaine par Jimaní, est tombé sous la coupe de bandes armées. Selon les informations rapportées par Le Nouvelliste, ces individus se présentent comme des « brigadiers » et sont dirigés par un certain « Benbenn », originaire de Fond Parisien.
Une source proche du dossier, citée par ce quotidien, résume la situation :« Aujourd’hui, la douane n’a aucun contrôle sur ce qui entre dans le pays par Malpasse. »
Depuis vendredi dernier, ces hommes armés contrôlent la frontière. Ils ont érigé un poste de péage illégal et bloquent l’accès au personnel douanier.
« Même lundi après-midi, les douaniers affectés à Malpasse n’étaient pas autorisés à s’approcher de leur lieu de travail », ajoute cette même source.
Un communiqué de l’administration générale des douanes donne plus de détails sur l’attaque. Entre jeudi et vendredi, des agents avaient saisi trois camions transportant des batteries au lithium à la frontière. Cette opération de routine a déclenché la riposte violente des bandes.
Les assaillants ont attaqué les douaniers en service, saccagé les locaux administratifs, et récupéré non seulement les camions saisis, mais aussi d’autres véhicules remplis de marchandises.
Réaction dominicaine
De l’autre côté de la frontière, la République dominicaine suit la situation de près. Lundi, l’armée dominicaine a annoncé que le chef d’état-major, Jorge Iván Camino Pérez, s’est rendu dans la province d’Independencia. Cette zone est voisine de Malpasse. Il y a rencontré les troupes récemment déployées pour renforcer la sécurité.
Yves Manuel
Vant Bèf Info (VBI)