L’ONU recense plus de 5 600 Haïtiens tués par des gangs en 2024
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La violence des gangs a fait au moins 5 601 victimes en 2024, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. 2 212 autres ont été blessés et 1 494 enlevés. Cette augmentation de plus de 1 000 décès par rapport à 2023, aggrave la crise humanitaire.
Port-au-Prince, le 7 janvier 2025.- La violence a également provoqué le déplacement de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants.
Cela exacerbe davantage la situation déjà fragile du pays. Les gangs contrôlent désormais environ 80 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Ils profitent de la crise politique pour étendre leur emprise.
« Ces chiffres à eux seuls ne permettent pas de rendre compte des horreurs absolues perpétrées en Haïti, mais ils illustrent la violence incessante à laquelle la population est soumise », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
« Il est clair depuis longtemps que l’impunité pour les violations et abus des droits humains,, y compris la corruption, reste répandue en Haïti, constituant l’un des principaux moteurs de la crise multidimensionnelle à laquelle le pays est confronté, ainsi que des inégalités économiques et sociales, profondément ancrées », a-t-il ajouté.
Il a souligné le déploiement de la mission multinationale de sécurité, dirigée par le Kenya pour soutenir la Police nationale haïtienne. Cette mission selon lui, reste sous-financée et en sous-effectif, limitant son efficacité. Cela freine son impact sur le terrain.
« Des efforts supplémentaires de la part des autorités, avec le soutien de la communauté internationale, sont nécessaires pour s’attaquer à ces causes profondes. Le rétablissement de l’état de droit doit être une priorité. À cette fin, la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti a besoin d’un soutien logistique et financier pour mener à bien son mandat » a-t-il soutenu.
Le Haut-Commissaire appelle à un contrôle renforcé du trafic d’armes vers Haïti et à continuer avec le régime de sanctions du Conseil de sécurité.
« Les armes qui affluent en Haïti finissent souvent entre les mains de gangs criminels, avec des conséquences tragiques : des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés, des infrastructures et des services essentiels, tels que :des écoles et des hôpitaux, perturbés et détruits. » a-t-il déclaré.
Il lance un appel, demandant à tous les pays de ne pas renvoyer des Haïtiens de force en Haïti.
« Je réitère mon appel à tous les États pour qu’ils ne renvoient personne de force en Haïti », conclut-il.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)