L’OCNH vient en aide aux déplacés de Mirebalais et de Saut-d’Eau

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Dans une salle de classe transformée en abri d’urgence, des femmes s’alignent silencieusement, leurs enfants serrés contre elles. Certaines ont fui Mirebalais, d’autres Saut-d’Eau. Toutes ont trouvé refuge à Hinche, loin des rafales, mais non du chaos. Ce dimanche 6 avril, Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a distribué 600 kits d’hygiène sur cinq sites de la commune. Une lueur de soulagement dans un quotidien incertain.

Hinche, 7 avril 2025 – À l’École nationale Immaculée Conception, une cinquantaine de kits ont été remis à des mères qui, pour la première fois depuis des jours, ont pu se laver avec du savon ou changer leurs enfants avec des lingettes propres. « On n’a rien emporté, à part nos vies », souffle Rose-Mila, 29 ans, serrant une bouteille de shampooing contre sa poitrine comme un trésor.
Sur les autres sites – l’École Anténor Firmin, l’École polytechnique, l’EFACAP et la Mairie – la distribution s’est faite dans le calme. « L’EFACAP a reçu 200 kits et la mairie 300, parce que ces lieux hébergent les groupes les plus nombreux », explique un agent de l’OCNH. L’organisation, après une mission d’observation dans les zones d’hébergement, a ciblé en priorité les femmes et les enfants. Leur vulnérabilité, déjà criante, ne fait que s’accentuer dans des conditions aussi précaires.
« Les besoins sont énormes. Ces kits, c’est un début. Un geste pour leur dire qu’on les voit », confie un responsable de l’organisation, tenant un carnet de notes sur les cas de malnutrition et d’infections recensés depuis leur arrivée.
Depuis des semaines, la ville de Hinche accueille par vagues des déplacés fuyant les violences armées. Les salles de classe, les cours d’écoles, même les corridors des bâtiments publics sont devenus des refuges de fortune. Derrière chaque regard, une histoire de fuite, de perte, d’incertitude.
L’OCNH appelle à une réponse humanitaire plus large. Elle interpelle l’État et les partenaires internationaux sur l’urgence d’une coordination durable. « On ne peut pas laisser ces familles livrées à elles-mêmes. Ce n’est pas une simple crise passagère », alerte un membre de l’équipe terrain.
À Hinche, les voix des déplacés s’élèvent peu, mais leur silence pèse lourd. Pendant ce temps, l’OCNH continue son travail. Discrètement. Obstinément. Parce qu’en temps de violence, le moindre geste peut sauver ce qui reste d’humanité.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)