Libération de 553 détenus à Cuba : une décision saluée avec prudence

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Le gouvernement cubain a entamé ce mercredi la libération de 553 prisonniers, un geste qui fait suite à l’annonce de Washington de retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme. Cette décision, perçue comme un pas en avant dans les relations bilatérales, a été confirmée par l’agence de presse EFE.

La Havane, Cuba, le 15 janvier 2025. –Les premières libérations concernent notamment Dariel Cruz García, Lisdiany Rodríguez Isaac et Donaida Pérez Paseiro, considérés comme des prisonniers politiques par les principales organisations de défense des droits humains. Bien que libérés de prison, ces détenus restent sous surveillance judiciaire, leur statut juridique ne s’apparente pas à une libération définitive.

Dès l’aube, les proches de plusieurs prisonniers politiques ont été convoqués sans explication dans les centres pénitentiaires. L’annonce officielle de la veille évoquait des détenus condamnés pour divers délits, sans préciser si certains d’entre eux étaient emprisonnés pour des motifs politiques. Le gouvernement cubain continue de nier l’existence de prisonniers politiques sur son territoire.

Du côté américain, la Maison-Blanche a indiqué que les libérations concerneraient également des personnes arrêtées lors des manifestations antigouvernementales du 11 juillet 2021, les plus importantes en plusieurs décennies à Cuba.

Malgré ce geste jugé symbolique, les autorités cubaines ont exprimé des réserves, qualifiant la décision de Washington de « démarche très limitée », compte tenu des nombreuses sanctions économiques toujours en vigueur. Elles n’excluent pas un possible retour en arrière de la part des États-Unis, rappelant que des mesures similaires ont déjà été annulées par le passé.

La question reste sensible dans un contexte marqué par les tensions historiques entre les deux pays. Par ailleurs, la position de certains responsables américains, comme Marco Rubio, sénateur d’origine cubaine et fervent critique du régime de La Havane, laisse planer une incertitude sur l’avenir de cette initiative diplomatique.

Une ouverture timide mais significative

Si cette libération progressive de 553 détenus ne modifie pas fondamentalement le climat politique interne à Cuba, elle pourrait néanmoins ouvrir la voie à d’autres gestes de rapprochement entre Washington et La Havane. Pour l’heure, les familles des détenus restent vigilantes quant aux conditions de cette libération annoncée comme graduelle.

Avec ce geste, Cuba semble vouloir démontrer une volonté de dialogue, même si l’impact réel de cette décision reste à évaluer à long terme.

Yves Manuel

Vant Bèf Info ( VBI)

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