L’exclusion des femmes dans les nominations, une violation constitutionnelle selon la LIHFER/LIFAR

Getting your Trinity Audio player ready...
|
La publication récente d’une liste de nominations gouvernementales composée presque exclusivement d’hommes, a suscité l’indignation des organisations féministes. Sur les 52 postes de délégués départementaux et de vice-délégués annoncés, seulement deux ont été attribués à des femmes. La Ligue haïtienne des Femmes pour le Renouveau (LIHFER/LIFAR) dénonce une violation flagrante de l’article 17.1 de la Constitution haïtienne, qui exige un minimum de 30 % de représentation féminine dans les instances décisionnelles.

Port-au-Prince, 27 janvier 2025 – Dans une note publique, la LIHFER/LIFAR a fermement condamné cette décision, soulignant qu’elle trahit les engagements pris par le gouvernement en matière d’équité de genre. Ce non-respect des quotas constitutionnels remet en cause les efforts déployés par les organisations féministes pour garantir une meilleure inclusion des femmes dans les sphères de pouvoir.
Certains secteurs affichent néanmoins des avancées encourageantes. Quatre femmes siègent désormais au Conseil électoral provisoire (CEP), et 213 policières figurent parmi les 700 recrues de la dernière promotion de la Police nationale d’Haïti (PNH). Ces progrès montrent qu’une véritable inclusion des femmes est possible lorsque les autorités respectent leurs obligations légales.
La ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Pedrica St Jean, a exprimé son soutien aux organisations féministes. Elle a rappelé que le quota de 30 % n’est ni une faveur ni une option, mais une obligation légale et morale visant à garantir l’équité et à valoriser les compétences des femmes. « Ne pas respecter la parité, c’est nier plus de la moitié de la population et affaiblir notre démocratie », a-t-elle affirmé.
Les organisations féministes, soutenues par la ministre, exhortent le gouvernement à corriger ce déséquilibre et à respecter la Constitution. Alors que les femmes continuent de lutter pour leur inclusion, cette controverse rappelle que l’égalité des genres reste un défi majeur en Haïti.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)