L’ex Député Déus Deronneth préconise la réinsertion des membres de gangs pour enrayer l’insécurité

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Dans une proposition rendue publique le jeudi 9 mars 2023, l’ex Député de Marigot, Déus Deronneth, avance quatre points à prendre en compte par le gouvernement en place ainsi que les autres secteurs pour venir à bout de l’insécurité. Selon lui, on ne peut pas parler des élections sans penser à freiner le grand banditisme.

Port-au-Prince, le 9 mars 2023.- « Tout est hors contrôle en Haïti ». Pour preuve, la ministre de la justice et de la sécurité publique, Émmelie Prophète a récemment tenu des aveux d’impuissance. A travers une note, la titulaire du MJSP a conseillé aux citoyens d’assurer leur défense. Par conséquent, l’État se déclare impuissant face aux actions des gangs armés », déclare l’ex-parlementaire.

Les quatre piliers du « Plan Deronneth »

Déus Deronneth demande au gouvernement en place d’assumer ses responsabilités afin de rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Pour qu’il y ait élection, il faut d’abord sauvegarder la vie des haïtiens, selon M. Deronneth qui dit souhaiter que tous les secteurs se mettent ensemble en vue de trouver une solution à ce climat d’insécurité.

Plus loin, l’ex-parlementaire propose quatre éléments à prendre en compte dans le cadre de cet accord qui devra mettre un terme à ce climat de terreur qui plombe les efforts des citoyens pour joindre les deux bouts. En tout premier lieu, il croit qu’il faut reformer la police et parvenir à une certaine épuration. Car, selon lui, plus de 30% des agents sont impliqués dans des activités louches voire criminelles. Il faut des changements stratégiques au niveau du haut État-Major de la police et dans toute la chaine de commandement.

Ensuite, il plaide en faveur de la création d’une garde nationale puisque l’embryon des forces armées d’Haïti n’est pas opérationnel. Il rappelle que la mission de l’armée est de protéger et sauvegarder le pays, le défendre en temps de guerre et de protéger les frontières.

Il faut réinsérer les membres des gangs car les chefs sont connus mais on ignore complètement « les soldats ». « Il faut leur offrir une opportunité, leur tendre la main dans la perspective de les rééduquer et les réinsérer dans la garde nationale », martèle l’ex-représentant de la circonscription de Marigot.

Déus Deronneth souligne que le gouvernement pourra solliciter l’aide de la communauté internationale d’abord dans le processus d’épuration de la police, la mise en place de la garde nationale et la formation des « anciens soldats » dans le processus de réinsertion. Ceux qui résistent au processus de réinsertion et qui refusent de déposer les armes seront traqués par la garde nationale, prévoit-il. A partir de cette démarche, Haïti pourra solliciter l’aide d’un corps international qui, de concert avec la PNH et la garde nationale, pourra pourchasser les bandits qui continuent à terroriser la population.

Enfin, l’État devra mettre en œuvre des programmes de protection sociale universelle obligatoire en faveur des catégories spécifiques dans la société afin d’arriver à une paix durable, construite sur le court, le moyen et le long terme.

Jean François
Vant Bèf Info (VBI)