Les rues transformées en marchés : une normalité inquiétante

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À chaque coin de rue dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, un marché s’érige. Cette situation perturbe la circulation des véhicules et expose les piétons à des dangers quotidiens. Les autorités étatiques et municipales semblent incapables de mettre un terme à ce phénomène, qui cause déjà de nombreux problèmes.

Photo:Kervens LEGAGNEUR

Port-au-Prince, le 19 septembre 2024 – En plein cœur de la capitale haïtienne, les marchés publics se multiplient. Chaque jour, des marchands étalent leurs marchandises sur les trottoirs, empiétant ainsi sur l’espace réservé aux piétons. Ces derniers sont contraints de se faufiler entre les véhicules pour se déplacer, augmentant ainsi les risques d’accidents.

Dans les communes de Pétion-Ville et de Delmas, ce problème est particulièrement fréquent. Les trottoirs et une partie de la chaussée sont transformés en marchés, malgré les interventions sans succès des agents de la brigade municipale.

Les rues entourant ces marchés deviennent souvent inaccessibles aux véhicules, entraînant des embouteillages monstres, notamment à Delmas 31, 32, ainsi qu’à Pétion-Ville, sur la Route de Frères. Cette situation a de lourdes conséquences tant pour les marchands que pour les piétons.

Bien que conscients des risques, les marchands se résignent à occuper l’espace public, faute d’alternatives offertes par l’État, qui au lieu de les aider, semble les opprimer. Pourtant, lors de notre visite dans plusieurs marchés, nous avons constaté que des emplacements restaient vides.

Depuis les événements du 29 février, au cours desquels des gangs ont saccagé le centre-ville, de nombreux détaillants et marchands ont quitté cette zone pour se réfugier à Delmas et à Pétion-Ville, aggravant ainsi la situation dans ces deux communes déjà saturées.

Face à cette prolifération incontrôlée de marchés à chaque coin de rue, l’État reste silencieux. Combien de victimes faudra-t-il encore avant qu’une solution ne soit trouvée ? Alors que le trottoir est censé appartenir aux piétons, les marchés aux marchands, et la chaussée aux véhicules, tout semble fonctionner à l’envers.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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