Les États-Unis sanctionnent Orbit S.A., un levier financier de l’armée cubaine

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Le Département d’État américain a annoncé, le vendredi 31janvier 2025, des sanctions contre Orbit S.A., une entreprise spécialisée dans le traitement des remises vers Cuba. Washington accuse cette entité d’être un outil financier du Grupo de Administración Empresarial S.A. (GAESA), le puissant conglomérat économique sous le contrôle des Forces armées révolutionnaires de Cuba (FAR).

Orbit S.A. placée sur la « Liste restrictive de Cuba »
Washington, 1er février 2025 – Cette sanction s’inscrit dans la stratégie américaine visant à limiter les flux financiers vers des entités liées à l’armée et aux services de renseignement cubains. Orbit S.A. rejoint ainsi la « Liste restrictive de Cuba », ce qui interdit aux citoyens et entreprises américaines, toute transaction avec l’entreprise.

Dans son communiqué, le Département d’État justifie cette mesure en expliquant que les revenus générés par Orbit S.A. financent les structures du régime cubain, responsables de la surveillance et de la répression de la population, consolidant ainsi l’emprise de l’armée sur l’économie nationale.
Un retour aux sanctions économiques contre Cuba
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump avait promis d’inverser les ouvertures diplomatiques engagées par Barack Obama. Parmi les décisions phares de cette politique, on retrouve :
Le maintien de Cuba sur la liste des États sponsors du terrorisme, en raison du soutien présumé de La Havane à des groupes radicaux.
L’activation du Titre III de la loi Helms-Burton, permettant aux Américains d’intenter des poursuites contre les entreprises profitant de biens expropriés après la révolution de 1959.
Des restrictions accrues sur les transferts de fonds et les voyages vers Cuba.
Le secrétaire d’État Marco Rubio, dans son communiqué, a réaffirmé l’engagement des États-Unis en faveur des droits humains et a exigé la libération des prisonniers politiques cubains.
Orbit S.A., une façade pour GAESA
Une enquête du Miami Herald, publiée en décembre 2024, a révélé qu’Orbit S.A. était secrètement contrôlée par GAESA, malgré les assurances du gouvernement cubain et de l’administration Biden.
En 2022, Washington avait autorisé un accord avec Orbit S.A. sous condition que l’entreprise ne soit pas liée à l’armée cubaine. Cependant, des documents internes de CIMEX, une filiale de GAESA, ont révélé que l’entreprise servait de couverture pour contourner les sanctions américaines.
L’enquête du Miami Herald met en évidence plusieurs éléments accablants :
Orbit S.A. fonctionne comme une filiale déguisée de CIMEX, elle-même sous contrôle de GAESA.
Les transferts d’argent, envoyés des États-Unis vers Cuba sont supervisés par CIMEX, qui gère également les transactions de Western Union, VaCuba et Cubamax.
Orbit et CIMEX partagent la même infrastructure financière, rendant directement des comptes aux dirigeants de GAESA.
Un durcissement du blocus financier
En sanctionnant Orbit S.A., Washington cherche à restreindre l’accès du régime cubain aux devises étrangères, un levier crucial pour maintenir son économie à flot. Cette mesure vise directement GAESA, qui contrôle des secteurs stratégiques tels que le tourisme, le commerce de détail et les finances.
Les États-Unis réaffirment ainsi leur volonté de limiter l’influence économique de l’armée cubaine, en accentuant la pression financière sur le régime de La Havane.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
Avec CiberCuba