Les déplacés internes face à une nouvelle année de souffrances
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À quelques heures de 2025, l’espoir d’une amélioration pour les déplacés internes de Port-au-Prince semble s’éloigner. Ces victimes de violences répétées, continuent de survivre dans des conditions inhumaines, sans qu’aucune solution durable ne se profile à l’horizon.
Village Solidarité, mardi 31 décembre 2024
Hier encore, des bandits ont attaqué la route de l’aéroport, pillant des entreprises comme Haytrac et augmentant un climat de terreur généralisé. Ces actes de vandalisme aggravent une crise humanitaire déjà critique. Les autorités, au lieu de résoudre nos problèmes, semblent chercher une nouvelle porte à fermer, critique Isaac Prévôt, étudiant finissant en sociologie.
Une détresse palpable
Les camps de fortune où s’entassent des milliers de déplacés manquent cruellement de ressources essentielles : eau potable nourriture et soins médicaux. Le manque d’hygiène y est alarmant, favorisant la propagation de maladies, dont le choléra.
Nous avons fui notre maison il y a presqu’ un an. Depuis, nous vivons dans une insécurité totale, témoigne Jean Mary, ancien résident de Carrefour-Feuilles. Aucune solution concrète n’a été proposée pour faciliter notre retour.
Des enfants et des femmes en première ligne
Les enfants, privés d’éducation, voient leur avenir compromettre. Dans les camps, les grossesses précoces se multiplient, souvent liées à des abus ou à des relations non consenties. Les femmes, quant à elles, subissent des violences physiques et psychologiques au quotidien, sans protection ni recours.
Tout ce que j’avais bâti en vingt ans, a disparu en une nuit : ma maison incendiée mon magasin pillé, raconte Jacqueline, une commerçante désabusée.
Un État absent
Face à ce drame humain, l’État demeure largement silencieux. Les promesses de sécurité et de réinstallation des déplacés restent lettre morte, laissant ces derniers à leur sort.
Alors que la nouvelle année débute, l’espoir s’efface peu à peu pour les déplacés internes. Ils entrent en 2025 avec le poids d’une souffrance qui, pour l’instant semble sans fin.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)