Le tourisme en Haïti, un secteur inexistant face à l’insécurité
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Haïti, un pays riche en histoire et en culture, a longtemps été considéré comme un secteur prometteur pour stimuler l’économie locale. Cependant, l’insécurité persistante représente un obstacle majeur à son développement.
Port-au-Prince, le 1er août 2024.- Malgré les difficultés, Haïti possède un potentiel touristique significatif grâce à sa richesse culturelle et naturelle. Aujourd’hui, il est confronté à une insécurité chronique, exacerbée par des crises politiques récurrentes, créant une instabilité économique. Les gangs armés contrôlent de nombreuses régions, rendant certaines zones inaccessibles et dangereuses. Cette situation d’insécurité a un impact direct sur le tourisme.
Diminution des visiteurs
La perception de l’insécurité dissuade les touristes internationaux de visiter Haïti. Les avertissements de voyage émis par plusieurs pays, dont les États-Unis, recommandent d’éviter les voyages non essentiels en Haïti.
« Mon dernier voyage remonte à 2014, je suis resté pendant 15 jours. J’ai visité la Citadelle Laferrière et des plages, » témoigne Luckner Joseph, résident au Canada. « J’ai envie de retourner dans mon pays, mais la prudence dépasse le désir, » poursuit-il.
Réduction des investissements
L’insécurité décourage également les investissements étrangers dans le secteur touristique. Les investisseurs potentiels craignent pour la sécurité de leurs projets et de leur personnel.
« Nous sommes incapables de protéger nos sites touristiques, la méfiance est automatiquement créée chez les investisseurs, » soutient Darkens Bien-Aimé, étudiant en première année en patrimoine à l’IERAH.
Fermeture d’établissements
De nombreux hôtels, restaurants et autres établissements touristiques ont fermé leurs portes en raison de la baisse de la fréquentation. Les entreprises locales souffrent également des pertes économiques dues à la diminution du tourisme.
« On ne va pas continuer à investir dans un pays où on peut tout perdre en un claquement de doigt, » témoigne Frantdy Julien, étudiant finissant en comptabilité. « La clientèle diminue, en plus des maigres recettes. Au bord de la faillite, le choix est de plier bagages. Plusieurs entreprises tentent de résister, mais si les choses restent les mêmes, ils ne pourront plus tenir et feront le même choix, » poursuit-il.
Une mauvaise image du pays
L’image d’Haïti comme destination touristique est ternie par les récits de violence et d’instabilité. Cette perception négative est difficile à surmonter, même lorsque des efforts sont faits pour améliorer la situation.
« Aux yeux des étrangers, nous sommes des monstres. Une personne capable de manger les siens, fera pire avec un inconnu, » soutient Islande Blaise, étudiante en psychologie. « Un lieu où se passe ces actions est une jungle. Notre image témoigne que nous sommes à l’état primitif. On ne peut pas parler de tourisme sans socialisation, » poursuit-elle.
Mesures de sécurité
Le gouvernement haïtien a tenté de renforcer la sécurité en augmentant les patrouilles policières et en collaborant avec des partenaires internationaux pour stabiliser le pays. Cependant, ces efforts sont totalement insuffisants face à l’ampleur du problème.
Certaines initiatives cherchent à promouvoir les régions moins touchées par l’insécurité, comme les zones côtières et les îles. Elles sont mises en avant pour leur sécurité relative et leur beauté naturelle.
L’insécurité en Haïti pose un défi considérable au développement du secteur touristique. Pour surmonter ces obstacles, une approche multidimensionnelle est nécessaire, combinant des mesures de sécurité, des promotions ciblées et des partenariats internationaux. Une résolution ferme de la situation sécuritaire pourrait ouvrir la voie à une renaissance du tourisme dans ce pays aux mille facettes.
Il est à rappeler que Sindie Saintil Dupuy a été fraîchement nommée Directrice Générale du Ministère du Tourisme, avec pour ministre James Monazard, également chargé du Ministère du Commerce et de l’Industrie.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)