Le système de santé de Port-au-Prince « au Bord du Gouffre », selon l’ONU

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Dans un rapport publié ce lundi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a dressé un tableau sombre de la situation sanitaire de la capitale haïtienne, en proie à la violence des gangs armés. D’après plusieurs agences onusiennes sur le terrain, il est de plus en plus difficile d’accéder aux services de santé à Port-au-Prince.

WHO/Lorens Mentor Le Dr Oscar Barreneche de l’OPS rencontre des patients à l’Hôpital Universitaire de La Paix, à Port-au-Prince.

Port-au-Prince, 1er juillet 2024. – Le Dr Oscar Barreneche, représentant de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) en Haïti, souligne que le système de santé de la capitale est paralysé par l’augmentation de la violence. L’accès aux soins de santé, aux services sociaux essentiels, aux installations d’hygiène et à l’aide psychologique est très limité, et les capacités sont particulièrement restreintes.

Impact considérable sur le système de santé

Les hôpitaux de Port-au-Prince ont réduit considérablement leurs activités en raison d’un manque de médicaments et de fournitures médicales essentielles, dont certaines ont été volées. Au nord de la capitale, dans le département de l’Artibonite, seul un quart des établissements de santé sont en activité. De plus, la disponibilité des professionnels de santé diminue, ceux-ci étant souvent incapables de se rendre au travail pour des raisons de sécurité. L’UNICEF rapporte que près de 40% des professionnels de la santé ont récemment quitté le pays en raison de l’insécurité extrême.

Lorens MentorL’Hôpital Universitaire de La Paix, à Port-au-Prince, continue de prodiguer des soins aux patients.

Conséquences sur les enfants et les femmes

Selon l’UNFPA (Agence des Nations unies pour la santé sexuelle et reproductive), la fermeture des hôpitaux et des établissements de santé a entraîné des difficultés pour environ 3,000 femmes enceintes à accéder aux services de santé maternelle. Les services de santé et de nutrition essentiels sont débordés dans les unités néonatales, pédiatriques et nutritionnelles encore en service. Dans les zones contrôlées par les groupes armés, ces rares unités manquent de personnel, d’équipements et de médicaments.

L’ONU redoute qu’une crise de santé et de nutrition ne coûte la vie à de nombreux enfants. L’insécurité dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince a rendu pratiquement impossible l’approvisionnement en fournitures pour au moins 58,000 enfants souffrant d’émaciation.

Espoir avec la Mission multinationale de soutien à la sécurité

L’ONU a conclu que l’arrivée prochaine de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) permettra à la police haïtienne de lutter contre les gangs et de renforcer la sécurité autour des infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux.

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)

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