Le RNDDH accuse le Conseil Présidentiel de Transition de mettre en péril la liberté de la presse

Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) accuse le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) d’avoir échoué à protéger les journalistes et les médias en Haïti. Dans un rapport publié le 25 avril dernier, l’organisation dresse un tableau alarmant d’une année marquée par des attaques répétées contre la presse.

Port-au-Prince, 28 avril 2025 – Selon le RNDDH, au moins six stations de radio et de télévision ont été incendiées depuis l’installation du CPT, dans des attaques attribuées à des gangs armés de la coalition criminelle « Viv Ansanm ». Parmi les médias visés figurent Radiotélévision Caraïbes (RTVC), Radio Souffle Divin, Radio Transparence FM, Radio Mélodie FM, Storm TV et Télé Pluriel. À Mirebalais, la station Radio Panic FM a été prise de force, rebaptisée « Radio Taliban FM » et utilisée par les gangs pour diffuser leurs propres programmes.
Les journalistes sont également la cible de violences directes. Le 24 décembre 2024, deux journalistes ont été tués et sept autres blessés lors d’un événement officiel à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Plus récemment, le 31 mars 2025, le journaliste Roger Claudy Israël et son frère Marco ont été enlevés à Mirebalais avant d’être relâchés le 17 avril.
Le rapport souligne aussi que plusieurs journalistes reçoivent régulièrement des menaces, notamment via les réseaux sociaux. Le chef de gang Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », aurait publiquement proféré des menaces de mort contre plusieurs professionnels des médias, dont Guerrier Dieuseul, Johnny Ferdinand, Lunie Joseph, Loucko Désir, Esaüe César et Wandy Charles. Ce dernier, comme d’autres, a dû abandonner son domicile après avoir été directement ciblé par des hommes armés.
Le RNDDH qualifie la situation de « catastrophique » pour la liberté de la presse en Haïti et appelle les autorités à agir d’urgence pour garantir la sécurité des journalistes et le respect du droit à l’information dans un contexte de violence généralisée.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)