Le RDNP exige la démission immédiate du CPT et du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé

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Le ton est sans appel. Dans un communiqué incendiaire publié aujourd’hui, le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) a exigé la démission immédiate du Conseil présidentiel de transition (CPT) et du gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé. Pour ce parti, la transition a déraillé. Et le pays est en chute libre.

Delmas, 6 avril 2025 – « Le Conseil présidentiel de transition doit partir ! » La phrase, en lettres capitales, claque comme un coup de tonnerre dans le document signé par le parti fondé par Leslie Manigat. Un an après l’accord du 3 avril 2024 – désormais qualifié de « caduc » par le RDNP – le bilan du pouvoir en place est jugé chaotique, corrompu et complice de la décomposition de l’État.

Un pouvoir en ruines, deux formes de banditisme

Dans sa charge, le RDNP dénonce non seulement l’inaction, mais surtout la collusion entre les élites et les réseaux criminels. « Il y a les gangs en sapates qui brûlent le pays, et ceux en cravate qui l’administrent. Et ils travaillent main dans la main », déclare le parti dans un passage particulièrement virulent.

Le tableau dressé est apocalyptique : Gressier, Carrefour-Feuilles, Solino, Tabarre, Delmas 30, Pont-Sondé, Mirebalais… Autant de noms devenus synonymes de massacres impunis. Le RDNP accuse l’État d’absence totale, les forces de sécurité d’impuissance, et la population d’être livrée à elle-même.

Scandales, pèlerinages et dilapidation

Le communiqué ne s’arrête pas là. Il fustige les « voyages luxueux » du gouvernement, parfois justifiés par des pèlerinages à la Notre-Dame, pendant que les caisses de l’État se vident. Le RDNP évoque des scandales de corruption, notamment autour des services de renseignement du Palais national et du braquage de la Banque nationale de crédit (BNC). Une gouvernance qualifiée de « déconnectée du consentement populaire ».

Une sortie de crise… hors Constitution

Pour tourner la page, le RDNP propose une solution radicale : installer à la tête de l’État un président provisoire issu de la Cour de Cassation, appuyé par un gouvernement de mission sans Premier ministre. Une démarche assumée comme hors cadre constitutionnel, mais présentée comme un choix institutionnel nécessaire pour rétablir un semblant de stabilité.

Dans ce moment critique pour la nation haïtienne, la déclaration du RDNP sonne comme un acte d’accusation et un appel à la rupture. À l’heure où l’insécurité ronge le pays et que le pouvoir se retranche dans ses privilèges, le parti mise sur une alternative républicaine… quitte à sortir des sentiers légaux.

Jean Gilles Dèsinord
Vant Bèf Info (VBI)

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