Le rationnement sévère du courant électrique persiste et fait craindre davantage l’insécurité
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La zone métropolitaine de Port-au-Prince subit de plein fouet une privation d’électricité depuis plus de trois mois, plus de six mois pour d’autres zones.
Lundi 15 mai 2023.- Les employés de l’Électricité d’Haïti ont certes levé la grève pour réclamer des arriérés de salaires, mais de nombreuses zones persistent dans l’obscurité, complément rayées sur la liste de l’EDH.
Des quartiers dans le noir depuis un bail
Plusieurs quartiers de la commune de Delmas et à proximité de la Capitale se sont sentis soulagés par la levée de la grève des employés de l’Électricité d’Haïti. Certains d’entre eux bénéficient 4 à 5 heures d’électricité par jour. Cependant, le rationnement persiste dans la majorité des quartiers de Port-au-Prince, de Pétion-ville et d’autres régions du pays tels : Cap-Haïtien, Port-de Paix, Hinche, Cayes, Miragoâne.
À Cap Haïtien, les citoyens sont privés d’Électricité depuis 6 mois. Les Pordepaisiens attendent l’électricité depuis l’année derrière à l’occasion de de la Coupe du Monde. À Hinche et aux Cayes, cela fait près d’un an que les citoyens sont dans l’attente du courant électrique alors que les quartiers de Laboule et de Pèlerin, à Pétion-ville, souffrent de cette privation d’électricité depuis janvier.
Le « Blackout » favorise le banditisme
Cette situation augmente la peur et l’angoisse générés par l’insécurité chez les résidents. En effet, le blackout vient compliquer davantage la situation sécuritaire dans la capitale. Jocelyne, 28 ans, prend des cours de comptabilité l’après-midi. Toutefois, elle ne sort plus le soir depuis qu’elle s’est faite agressée à Delmas par trois truands qui voulaient emporter son sac à main. « Ils m’ont encerclé dans le noir et ont arraché ma valise et mon cellulaire », raconte la jeune dame. L’absence d’électricité plonge Port-au-Prince et ses environs dans le noir le plus total à la tombée de la nuit. Ce qui provoque une peur bleue chez les citoyens.
A l’instar de Jocelyne, la majorité des citoyens n’osent braver les rues tôt le matin ou tard le soir. Certains ont peur d’être attaqués, d’autres craignent d’être tués tout simplement et certaines jeunes filles redoutent d’être victimes de viol. En plus de l’absence quasi totale des patrouilles de police, le blackout prête le flanc aux menées sordides des bandits armés.
La jeunesse haïtienne vivant dans la capitale haïtienne s’étouffe dans l’obscurité et l’insécurité, privée de loisirs, d’activités diurnes et nocturnes est plongée dans la résignation. Quelle sera la durée de l’attente ?
Came Stefada Poulard
Vant Bèf Info (VBI)