Le PM Alix Didier Fils-Aimé promet, discute et annonce, mais la situation haïtienne ne cesse de s’aggraver
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Depuis sa prise de fonction à la Primature, le Premier ministre a multiplié les rencontres et les annonces. Cependant, les résultats se font cruellement attendre. La situation socio-économique et politique du pays demeure préoccupante, et les attentes de la population restent insatisfaites. Chargé de redresser la situation là où son prédécesseur a échoué, Didier Alix Fils-Aimé semble tâtonner et patiner, près de deux mois après son arrivée.
Après avoir rencontré des représentants de plusieurs partis politiques, le chef du gouvernement s’est entretenu, les 19 et 20 décembre, avec des représentants de la Conférence épiscopale et de la Fédération protestante d’Haïti. Il a présenté ces rencontres comme un dialogue inclusif engagé avec tous les secteurs de la vie nationale pour faire face à la crise.
« Ce chemin vers l’harmonisation des volontés est essentiel pour raviver l’espoir, consolider la paix et restaurer la confiance entre les acteurs de la vie nationale », a-t-il déclaré. Or, cette approche semble ignorer l’urgence de l’action concrète. Le temps presse : la transition ne dispose que de 13 mois pour restaurer la sécurité, organiser le référendum controversé et des élections générales afin de remettre le pouvoir, le 7 février 2026, à des élus issus d’élections honnêtes, démocratiques et inclusives, conformément à l’accord du 3 avril ayant créé ce gouvernement de transition.
Pendant que le Premier ministre s’engage dans des discussions stériles et vaines, la situation se détériore à un rythme effrayant. Port-au-Prince, capitale économique et politique du pays, est occupée à 85 % par des gangs. En novembre, plus de 40 000 personnes ont été contraintes de fuir leur quartier sous la menace des gangs de la coalition « Viv Ansanm », se réfugiant dans des camps de déplacés où elles manquent de tout : eau, nourriture, hygiène et soins de santé.
Par ailleurs, les bandits continuent de cibler les institutions vitales du pays, telles que les hôpitaux, les écoles et les entreprises publiques et privées, mettant en danger des centaines d’emplois et paralysant davantage l’économie.
Face à cette situation insoutenable, de nombreux observateurs se posent la question : combien de temps faudra-t-il à ce gouvernement, composé de 18 ministères, pour prendre des mesures concrètes contre l’insécurité qui gangrène le pays ?
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement, un duo illégitime et impopulaire, ne cessent de réaffirmer leur volonté d’organiser des élections. Cependant, ils doivent comprendre que les bonnes intentions ne suffisent pas. Des actes concrets sont nécessaires.
Lanois Camilus Alcidor
Vant Bèf Info (VBI)