Le journaliste Jean Daniel Joseph brise le silence, révélant les raisons de sa fuite

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Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2020, Jean Daniel Joseph, ancien journaliste de Radio Télé Zénith et Radio Télé Megastar, a survécu à une attaque brutale à son domicile à Croix-des-Bouquets. Battu, menacé de mort et dépouillé de son matériel de travail, il raconte comment, ce soir-là, on a voulu faire taire définitivement sa voix critique dans les médias.

Port-au-Prince, le 1er mai 2025.-

Reconnu pour ses prises de position critiques à la radio, Jean Daniel Joseph a été violemment attaqué à son domicile par un groupe de cinq hommes armés. Ces derniers étaient déterminés à le faire taire.

« Ils ont tiré dans tout le quartier pour semer la terreur. Ensuite, ils sont entrés chez moi, ont tué mon chien, nous ont frappés et humiliés », raconte-t-il.

L’attaque s’est produite à la rue Dolney #22, impasse Lafleur, dans la commune de Croix-des-Bouquets. Jean Daniel, sa femme Claunise Guerrier et leur fils se trouvaient à l’intérieur de la maison. Aucun d’eux n’a été épargné.

« Ils m’ont traîné hors du lit et mis à terre. Puis, ils m’ont craché au visage et collé des armes dans les oreilles », détaille le journaliste. « Si tu continues à parler contre le pouvoir, on reviendra vous tuer tous », a déclaré l’un des assaillants.

Cette attaque, selon lui, ne laisse aucun doute sur sa motivation, notament faire taire une voix critique.

« Ils m’ont dit clairement que c’était à cause de ce que je disais à la radio. Ce n’était pas un simple vol. Ils sont venus me faire taire », insiste-t-il.

Au-delà des violences physiques et psychologiques, le commando a également réduit à néant ses moyens de subsistance. Son matériel de travail a été emporté, la valise contenant des documents familiaux a été volée. De plus, l’entrepôt alimentaire de son épouse a été pillé puis incendié.

Après l’attaque, Jean Daniel Joseph et sa famille ont trouvé refuge dans la forêt voisine. Ce climat d’insécurité l’a poussé à quitter son emploi à Radio Télé Megastar. Il a ainsi dû abandonner une carrière construite avec passion.

« Nous avons dormi dehors, sous les arbres, pendant des jours. Nous étions traumatisés et sans soins. Je ne pouvais plus rester dans ces conditions, ni continuer à travailler », confie-t-il.

Aujourd’hui, par sa voix, il lance un cri d’alerte contre l’impunité et la persécution des journalistes en Haïti.

Le cas de Jean Daniel Joseph est pareil à celui de nombreux journalistes haïtiens. Ces derniers sont contraints au silence, à la clandestinité ou à l’exil. Les menaces, les agressions et les assassinats ciblés se multiplient. Pendant ce temps, la protection des à journaliste ne sont pas garantie. Dans un pays où dire la vérité peut coûter la vie, le témoignage de Jean Daniel Joseph éclaire d’un jour cru la condition périlleuse de ceux qui ont choisi d’informer.

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)