Le Honduras menace de fermer les bases américaines en réponse aux menaces d’expulsion massive des immigrants par Donald Trump

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La présidente du Honduras, Xiomara Castro, a averti mercredi 1er janvier 2025 lors d’une adresse à la nation, que son gouvernement pourrait fermer les bases militaires américaines présentes sur son territoire. Cette déclaration intervient en réponse aux annonces du président élu des États-Unis, Donald Trump, qui prévoit une expulsion massive d’immigrants en situation irrégulière dès son entrée en fonction le 20 janvier prochain.

Tegucigalpa, jeudi 2 janvier 2025

qFace à une attitude hostile d’expulsion massive des Honduriens, nous devrions envisager un changement dans nos politiques de coopération avec les États-Unis, en particulier dans le domaine militaire. Ces bases, maintenues sur notre sol depuis des décennies sans aucune compensation financière, n’auraient plus de raison d’être au Honduras , a déclaré Mme Castro, dénonçant une injustice historique et appelant à une révision des relations bilatérales.

Une menace symbolique, mais stratégique

La principale base militaire américaine au Honduras, située à Palmerola, dans le département de Comayagua, a été construite dans les années 1980 pour contrer les mouvements communistes en Amérique latine. Depuis, elle symbolise l’alliance stratégique entre Washington et Tegucigalpa. Cependant, cette relation pourrait se détériorer si les expulsions annoncées venaient à se concrétiser.

Xiomara Castro, a toutefois, tenu à tempérer ses propos, exprimant son souhait de voir l’administration Trump adopter une approche plus conciliante : Nous espérons que la nouvelle administration sera ouverte au dialogue, constructive et amicale, et qu’elle évitera des représailles inutiles contre les migrants honduriens qui, en général, contribuent de manière significative à l’économie américaine.

Un enjeu économique et social majeur

Le Honduras fait face à une réalité complexe : environ 2 millions de ses citoyens vivent aux États-Unis, dont une grande partie en situation irrégulière. Chaque année, les transferts d’argent de cette diaspora représentent plus de 25 % du produit intérieur brut (PIB) hondurien. Une expulsion massive de migrants, pourrait donc avoir des conséquences économiques dévastatrices pour le pays.

Tony García, vice-ministre des Affaires étrangères hondurien, a confirmé que 250 000 Honduriens figurent sur la liste des personnes susceptibles d’être expulsées dès 2025. Nous ne sommes pas prêts à accueillir un tel afflux de personnes. Cela représenterait un défi humanitaire et économique colossal , a-t-il affirmé.

Vers un bras de fer diplomatique ?

Cette situation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et plusieurs pays d’Amérique centrale préoccupés par les politiques migratoires strictes annoncées par le président élu. Le gouvernement hondurien, tout en brandissant la menace de fermer les bases militaires, semble vouloir tester la volonté de dialogue de Washington.

Le ton ferme de Xiomara Castro marque une nouvelle étape dans les relations parfois tumultueuses entre les deux pays. Reste à voir si cette mise en garde débouchera sur une révision des politiques migratoires américaines ou sur un bras de fer diplomatique à l’aube de la nouvelle administration Trump.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI), avec AFP

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