Le Gouvernement de Garry Conille : entre attentes et réalités

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Depuis son entrée en fonction, le gouvernement dirigé par Garry Conille a suscité de nombreuses attentes et interrogations quant à sa capacité à mettre en branle la machine gouvernementale en Haïti. Les signaux envoyés par ce nouvel exécutif sont contrastés, marquant une volonté de réforme et d’action, mais aussi des défis considérables, notamment en matière de sécurité.

Le Premier ministre Garry Conille et son cabinet ont multiplié les rencontres avec divers secteurs de la société haïtienne, cherchant à instaurer un dialogue inclusif et à recueillir des recommandations pour les actions gouvernementales à venir. Ces consultations visent à harmoniser les efforts pour répondre aux besoins urgents du pays.

L’insécurité demeure le défi le plus pressant pour le gouvernement Conille. En effet, la violence des gangs armés entrave gravement le fonctionnement de plusieurs ministères. Certains ministres, dont le Premier ministre lui-même, qui est également ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, ne peuvent même pas se rendre à leur poste au Champ-de-Mars, devenu un coupe-gorge ces trois derniers mois.

Bien qu’un Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) ait été réalisé, aucune action concrète n’a encore été mise en œuvre sur le terrain pour enrayer l’insécurité. Au lieu d’opérations coercitives, il a été demandé aux bandits de reconnaître l’autorité de l’État, de déposer les armes, et ensuite, des mesures seraient envisagées.

L’arrivée du premier contingent de policiers kenyans dans le pays marque un effort pour renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH). Cette initiative vise à augmenter la présence policière et à améliorer la réponse aux défis sécuritaires. Toutefois, ces policiers, qui viennent nous aider dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, sont cantonnés dans leur base et ne sont pas encore déployés sur le terrain. Parallèlement, les quartiers populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince sont assiégés par les gangs armés. Ces derniers souhaitent utiliser les résidents de ces quartiers comme boucliers en cas d’affrontements avec les Kenyans, et ils ont interdit à ces citoyens de sortir. Leur entrée et leur sortie sont strictement contrôlées depuis l’arrivée des policiers étrangers sur le sol national. À quand des opérations pour démanteler les malfrats et libérer les « otages » ? Cette question demeure pendante.

Redresser l’économie, rétablir la sécurité, mettre en place la machine électorale et organiser les élections sont quelques-unes des missions prioritaires de ce gouvernement de transition. La sécurité est l’un des défis les plus urgents à relever dans l’état actuel des choses.

Le gouvernement de Garry Conille se trouve à un carrefour crucial. Les signaux envoyés jusqu’à présent montrent une détermination à engager des réformes et à améliorer la situation sécuritaire, mais les défis sont nombreux et complexes. La réussite de ce gouvernement dépendra de sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires, à instaurer un climat de confiance et à mettre en œuvre des actions concrètes pour répondre aux aspirations du peuple haïtien.

Yves Manuel
Vant Bèf Info (VBI)

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