Le Dr Lesly Jules discute du rêve américain et de ses implications en Haïti
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Suite à notre article « Le rêve américain : une aspiration universelle », Vant Bèf Info a lancé une série d’interviews pour recueillir l’avis d’experts et de professionnels dans divers domaines. Nous avons interviewé le Dr Lesly Jules, spécialiste en leadership et maîtrise du changement, pour discuter de sa vision du concept.
VBI : Quelle est votre définition du rêve américain ?
LJ : Le rêve américain consiste à posséder une maison, une voiture, et à avoir une source de revenu garantissant la retraite. En somme, c’est la possibilité pour n’importe qui de devenir ce qu’il souhaite.
VBI : Pensez-vous que les principes du rêve américain peuvent avoir une portée universelle, tant sur le plan individuel que collectif ?
LJ : Oui, ce devrait être un idéal pour tout le monde, indépendamment de la race ou du contexte socio-professionnel. Toute personne, même si elle commence au bas de l’échelle, devrait pouvoir réussir si les opportunités sont équitables.
Lisez aussi: L’économiste Thomas Lalime décrypte le rêve américain
VBI : Est-il possible, selon vous, de vivre le rêve américain en Haïti, que ce soit à titre personnel ou collectif ?
LJ : Le système bancaire haïtien ne facilite pas l’accès aux capitaux pour tous, ce qui creuse les inégalités. Dans ce contexte, la réussite ne peut être qu’individuelle.
VBI : Quel lien voyez-vous entre ce concept et le progrès américain ?
LJ : La valorisation du travail et l’accès à l’emploi conduisent au progrès. Les entreprises, ayant accès aux capitaux, peuvent croître et créer plus d’emplois, ce qui alimente une boucle de consommation et de productivité positive.
VBI : Selon vous, quels sont les défis principaux auxquels un Haïtien immigré aux États-Unis pourrait faire face en cherchant à réaliser le rêve américain ?
LJ : Avec de la discipline et un environnement favorable, il peut réussir. Cependant, si l’éducation n’est pas valorisée, l’entrepreneuriat non encouragé, et si l’intégration culturelle échoue, ses chances de succès diminuent.
VBI : Pensez-vous qu’une réussite positive en Haïti soit possible malgré le récit négatif dominant sur le pays ?
LJ : Oui, tout est possible. Il y a des besoins à satisfaire et des gens créatifs pour y répondre. Toutefois, les marchés doivent fonctionner librement. Lorsque certains monopolisent les marchés par des moyens mafieux, cela empêche l’émergence de nouveaux acteurs, même créatifs.
VBI : Est-ce que vous pensez qu’un « rêve haïtien » pourrait contribuer à la renaissance du pays ?
LJ : Le rêve américain est l’expression des aspirations humaines fondamentales. Un « rêve haïtien » pourrait également incarner ces aspirations et contribuer à la renaissance du pays.
Deslande Aristilde
Vant Bèf Info (VBI)