Le déploiement de la MMSS : une « bonne nouvelle » pour l’économie selon l’économiste Enomy Germain

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La Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité sera déployée sous peu en Haïti avec pour objectif principal, aidé à résoudre le problème de l’insécurité. Sur le plan économique, la MMSS facilitera la reprise des activités commerciales dans le pays notamment dans la région métropolitaine de Port au Prince, ce qui, pour l’économiste Enomy Germain, est une « bonne nouvelle » pour l’économie haïtienne.

Port au Prince, le 20 Mai 2024. Depuis les assauts sanglants des groupes armés en février dernier, l’économie haïtienne déjà précaire est à l’agonie. Les institutions commerciales sont devenues le théâtre croissant des scènes de pillages. Certaines d’entre elles ont été pour la plupart, pillées, incendiées et délogées ou tout simplement fermées leurs portes. C’est le secteur le plus touché dans le pays.

Selon le dernier rapport du Fond Monétaire International (FMI), l’économie haïtienne est la moins performante de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Les troubles politiques et l’insécurité galopante entravent l’économie de la première république noire. Combattre l’insécurité, aura des conséquences, pour le moins, positives sur la croissance économique. Ce qui implique que l’arrivée de la MMSS pour aider à endiguer le fléau sous toutes ses formes est un atout majeur à la relance économique en Haïti.

Une « bonne nouvelle » pour l’économie haïtienne.

« Si le problème de l’insécurité n’est pas résolu, la crise économique perdurera. Dans une certaine mesure, la MMSS permettra de contrer carrer l’exaction des truands envahisseurs, diminuer peu à peu le taux d’insécurité jusqu’à l’éradication du phénomène. En ce sens, le déploiement de cette mission est comme « une bonne nouvelle pour l’économie haïtienne », a affirmé l’économiste Enomy Germain.

Plus loin, le professeur assure que la MMSS a la capacité de permettre un retour aux activités économiques dans le pays. « L’ensemble des institutions du secteur qui sont contraintes de fermer leurs portes à cause de la violence sans merci des hommes de « Viv ansanm » pourraient refonctionner. Ce qui sera favorable à la reprise des activités économiques d’une manière générale.

La libre circulation du dollar.

Haïti n’a pas beaucoup de source de dollars. Les transferts de la diaspora génèrent environ 3,5 millions de dollars, les exportations 1 milliard de dollars et le tourisme plus de 600 mille dollars par an, sont les principaux fournisseurs de dollars. Cependant, avec la présence des soldats étrangers on assistera à un nombre important de dépenses en termes de dollars sur le marché.

D’une façon générale et historique, une intervention militaire dans un pays facilitera la circulation du dollar américain au sein de ce pays. « Dans le cas de cette mission, les dépenses et les achats se feront en dollars. Les employés seront rémunérés en dollars. Cela jouera en faveur de la circulation du dollar en ce qui attrait à combattre la rareté exagérée du dollar sur le marché des changes. » Se vante M Enomy.

L’une des causes de l’échec des missions précédentes selon l’économiste est que « le problème n’est pas attaqué à la racine. L’insécurité va au-delà de ce qu’on voit. » Pour lui, c’est la seule raison causant le défilé sans résultat des différentes missions de rétablissement d’ordre en Haïti l’une après l’autre pourtant la crise sécuritaire perdure. « Nous devons profiter de la présence de cette force pour renforcer nos institutions. Sinon, nous risquerons de retourner dans la case de départ. » Redoute l’économiste.

Un premier contingent de 200 policiers kenyans est attendu en Haïti dès la fin de ce mois de Mai. Entre temps, les hommes armés ont mis à genoux les institutions commerciales dans la zone métropolitaine. Les principaux ports restent fermer pour le moment ou, travaillent au ralenti. Le secteur informel est quasiment détruit. Les activités criminelles n’épargnent personne. En attendant le déploiement pour aider à la sécurisation du pays et la reprise complète des activités commerciales, l’économie haïtienne sombre dans un avenir incertain.

Le président du Kenya, William Ruto a contourné la décision de la cour constitutionnelle du Kenya en Janvier dernier et poursuit avec le processus du déploiement des soldats kenyans dans le cadre de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti. Voulant stopper le déploiement des kenyans en Haïti, un groupe d’opposant ont adressé un recours par devant un tribunal compétent, le Jeudi 16 Mai 2024.

Mackenlove Hyacinthe
Vant Bèf Info (VBI)