Le cri d’un Haïtien dans un Port-au-Prince asphyxié par la violence des gangs

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Port-au-Prince, capitale d’Haïti, n’est plus qu’un champ de ruines soumis à la fureur incontrôlée des groupes armés. « Un cimetière de vivants attendant le jour de transiter vers l’autre monde », confie, dans une profonde amertume, le journaliste senior, Clarens Renois. À travers une lettre poignante, il dénonce la cruelle indifférence des puissances mondiales face à un cataclysme qui menace d’engloutir une société tout entière. Tout en évoquant la nécessité d’un accompagnement des partenaires internationaux, M. Renois appelle au patriotisme des Haïtiens, seul rempart pour une véritable reconstruction nationale.

Un décor apocalyptique : Port-au-Prince en lambeaux
L’avenir d’Haïti, s’écrit en lettres sombres. Port-au-Prince, jadis le cœur politique et économique du pays, offre aujourd’hui un paysage de désolation. « Les espaces qui, autrefois animaient l’économie nationale, sont désormais livrés à une nature envahissante, les échanges commerciaux ayant cédé la place à une violence effrénée », déplore l’ancien candidat à la présidence Clarens Renois. Chassés par la terreur des groupes armés, commerçants et travailleurs ont abandonné ces lieux, craignant pour leur vie.

Avec plus de 4 000 homicides recensés entre janvier et novembre 2024, selon les Nations Unies, la capitale haïtienne figure désormais parmi les villes les plus dangereuses du monde, précédée uniquement par deux localités mexicaines. Les gangs armés, contrôlant plus de 80 % des territoires urbains, imposent leur loi et défient ouvertement les forces de l’ordre. « Port-au-Prince, c’est une ville atrophiée et asphyxiée », martèle M. Renois.
L’impuissance des autorités se révèle dans l’incapacité de l’État à exercer sa mission de service public. L’effondrement du système de santé en est l’illustration frappante : un seul hôpital public, l’Hôpital Universitaire la Paix, demeure encore fonctionnel dans la capitale. Cette situation tragique témoigne de l’ampleur de la crise qui accable le peuple haïtien.

L’indifférence des partenaires internationaux

Face à l’urgence humanitaire et sécuritaire, l’indifférence de la communauté internationale est flagrante, estime le coordinateur du parti UNIR. « Les discours pompeux et une rhétorique vide ne sont d’aucune utilité à un peuple quotidiennement confronté à une insécurité omniprésente, qu’elle soit physique ou alimentaire », déplore-t-il. La population haïtienne, abandonnée à son sort, ne trouve que peu d’écho à ses cris de détresse dans les cercles décisionnels internationaux.

Un appel à la reconstruction nationale

Malgré ce tableau sombre, le journaliste senior ne perd pas espoir en un redressement possible. Il appelle à un patriotisme désintéressé, un engagement collectif pour redresser les torts infligés à la majorité entassée dans des quartiers insalubres et privés de services de base. « Il est grand temps que l’Haïtien redevienne l’acteur de son histoire et le constructeur de son destin », lance-t-il avec ferveur.

Pour lui, la solution passe par un réveil citoyen, une prise de conscience collective de la nécessité de rebâtir la nation. Il exhorte chaque Haïtien à dépasser les divisions pour faire face aux défis colossaux qui menacent l’avenir du pays.

Alors que Port-au-Prince s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, ce cri du cœur illustre l’urgence d’une mobilisation à la fois nationale et internationale pour sauver Haïti du précipice. La reconstruction nationale, bien que semée d’embûches, demeure possible à condition que les Haïtiens, à priori, et leurs partenaires ensuite , unissent leurs forces pour redonner vie à ce pays meurtri.

Dieunel W. Bellegarde
Vant Bèf Info

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