L’art haïtien brille malgré l’insécurité : succès des expositions du CERAVS

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Le Centre d’Études et de Recherches en Art Visuel et du Spectacle (CERAVS), a relevé un défi audacieux en organisant une série d’expositions artistiques du 30 décembre 2024 au 6 janvier 2025. Malgré un climat d’insécurité pesant, l’événement a rassemblé un public nombreux et passionné, prouvant que l’art haïtien demeure un puissant vecteur de résilience.

Une semaine pour célébrer la richesse culturelle haïtienne

Port-au-Prince, le 8 janvier 2025 — Les expositions ont mis en lumière une diversité d’œuvres allant des tableaux colorés aux créations en métal découpé, issues de plusieurs régions du pays, notamment le Village Noailles, Grand Rue et Rivière Froide. Chaque pièce exposée racontait une histoire unique, témoignant du savoir-faire artisanal des artistes et de la richesse culturelle d’Haïti.

Le Doyen de la Faculté de l’IERAH/ISERSS, également fondateur du CERAVS, s’est réjoui du succès de l’événement. Il a salué la participation active d’artistes, de philosophes, de professionnels du tourisme et d’amateurs d’art dans une ambiance conviviale.

Des artistes engagés face aux défis sociaux

Parmi les artistes présents, le plasticien Jean Hérard Celer a attiré l’attention avec ses œuvres dénonçant les inégalités sociales et les violences infligées au peuple haïtien. « À travers mes peintures, je veux exposer les discriminations et marginalisations subies par bon nombre de personnes dans notre société », a expliqué l’artiste.

De son côté, Versage Paris, scénographe du spectacle, a exprimé sa satisfaction. « Je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui se sont déplacés pour assister à cet événement », a-t-il déclaré au micro de Vant Bèf Info. Il a souligné que la scénographie soignée avait joué un rôle essentiel dans la mise en valeur des œuvres exposées.

Un secteur artistique fragilisé par l’insécurité

Cette série d’expositions a également mis en lumière les défis majeurs auxquels fait face le secteur artistique haïtien. La montée de la violence des gangs a contraint plusieurs artistes à fuir le pays, laissant derrière eux des espaces emblématiques, comme le Village Noailles à Croix-des-Bouquets.

Malgré ces difficultés, les œuvres exposées ont su toucher les visiteurs. Chaque tableau, chaque sculpture portait en elle une part de la réalité haïtienne, voilée et dévoilée à la fois.

Un pari réussi pour le CERAVS

Cette initiative du CERAVS est un véritable succès pour la valorisation de l’art haïtien. En réunissant des acteurs de différents horizons, elle prouve que, même face à l’insécurité, l’art reste un refuge, un outil de résistance et un symbole d’espoir pour un peuple en quête de renouveau.

Came Stefada Poulard
Vant Bèf Info (VBI)

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