L’argent du Service d’Intelligence: un butin que se partagent les conseillers-présidents déjà bien entretenus
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Il est difficile d’envisager une véritable sécurité en Haïti pendant que les ressources destinées à la protection du pays sont dilapidées. Si les fonds destinés au service d’intelligence ont toujours été mal utilisés, les neuf présidents dont disposent le pays se montrent plus avides en ce qui concerne leur utilisation en décidant purement et simplement de se les partager alors qu’Haïti se meurt à cause, entre autres, de l’insécurité.
Port-au-Prince, le 21 décembre 2024. Ce sont des dizaines de millions de gourdes, destinées au service dl’intelligence, que les conseillers-présidents, tous des présidents à part entière comme ils le prétendent, se partagent chaque mois alors qu’ils sont déjà oréreusement payés avec l’argent des contribuables, pourtant abandonnés à leur sort.
L’argent destiné à la lutte contre les gangs, à l’intelligence stratégique et à la gestion des crises va directement dans les poches de ceux qui sont supposés gérer la sécurité du pays.
Les conseillers-présidents, qui n’ont aucun mandat populaire, ne se contentent pas d’être bien entretenus par le trésor public. Ils se jettent, sans poser de questions, sur les fonds destinés au service d’intelligence.
Selon nos informations, chaque conseiller-président reçoit une rémunération mensuelle qui frôle l’indécence, en dépit de la situation de crise que vit le pays.
En effet, chaque CP touche 200 000 gourdes de salaire de base, complétées par 73 000 gourdes pour les frais de fonctionnement, 400 000 gourdes pour le loyer, 500 000 gourdes pour des cartes prépayées, 250 000 gourdes pour le carburant et 20 000 gourdes pour les recharges téléphoniques. Cela fait un total de 1 463 000 gourdes par conseiller et par mois, soit un fardeau mensuel de 13 167 000 gourdes pour l’État haïtien pour les 9 conseillers.
En 8 mois, cette somme atteint 105 336 000 gourdes. Un montant faramineux, dites vous, mais qui n’est rien à côté de celui destiné au service dl’intelligence (égalemént empoché par les CP), alors que le pays manquerait de ressources de base, notamment pour sa sécurité.
Comment espérer la sécurité des vies et des biens quand l’argent destiné à la protection des citoyens est distribué pour des privilèges personnels?
Ces dépenses astronomiques ne sont qu’une illustration du dédain des élites pour les conditions de vie du peuple.
Plutôt que d’investir dans des solutions de sécurité efficaces, ces fonds sont utilisés pour financer un train de vie aussi honteux que luxueux, sans aucune garantie de résultats.
Pendant ce temps, les gangs prolifèrent, la population vit dans la peur et l’instabilité règne.
Les conseillers-présidents veulent seulement s’assurer un confort personnel au détriment de l’avenir du pays. L’État semble avoir démissionné de sa mission principale de protéger ses citoyens.
Avec ces 105 millions de gourdes, plus le montant devant être alloué au service d’intelligence, l’État aurait pu financer des programmes de sécurité, de santé et d’éducation pour des milliers de familles qui vivent dans la précarité. Une ironie cruelle face à la gestion des ressources publiques.
Il est urgent que la société civile, les organisations de défense des droits humains et les acteurs politiques prennent des mesures immédiates pour mettre fin à ce système de corruption qui prive les haïtiens de leurs droits fondamentaux, y compris celui à la sécurité.
Le gouvernement, qui est censé incarner l’intérêt général, est ici complice par son inaction face à cette malversation organisée.
Tant que ce système perdurera, Haïti ne pourra espérer aucune véritable avancée en matière de sécurité.
La priorité devrait être de mettre cet argent dans des mesures concrètes pour restaurer l’ordre, mais tant que ceux qui détiennent le pouvoir continuent à en profiter, la sécurité restera une promesse vide. Le peuple haïtien mérite mieux.
Maxime Daniel Étienne
Vant Bèf Info (VBI)