L’alcool et la drogue : les échappatoires dangereuses pour la jeunesse haïtienne

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La consommation d’alcool et de drogue par les jeunes Haïtiens prend une ampleur inquiétante, en particulier dans les zones urbaines. L’absence d’activités récréatives et culturelles, telles que des bibliothèques ou des loisirs encadrés, pousse de nombreux jeunes, âgés de 12 à 25 ans et plus, à chercher des échappatoires dans l’alcool. Ces substances, facilement accessibles dans certains quartiers, présentent des risques majeurs pour la santé et engendrent des comportements dangereux.

L’effondrement des infrastructures culturelles et récréatives

Depuis plusieurs années, les espaces dédiés à la culture et aux loisirs se sont progressivement détériorés ou ont disparu en Haïti. Les bibliothèques publiques, jadis des havres de savoir pour les jeunes, sont devenues rares. Faute d’investissements publics, les activités parascolaires ne sont plus promues, privant ainsi la jeunesse d’opportunités d’épanouissement intellectuel et physique.

Ce vide pousse de nombreux jeunes à se tourner vers des solutions rapides, mais néfastes. L’alcool et les drogue, en particulier, deviennent des moyens d’évasion face à un quotidien marqué par le manque de perspectives.

La responsabilité des parents et de la société

Le rôle des parents dans ce phénomène est crucial. Dans de nombreux quartiers, il est courant de voir des enfants acheter de l’alcool ou des cigarettes pour leurs parents. En 2009, une étude de la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD) révélait que 57 % des jeunes écoliers haïtiens consommaient de l’alcool, et 53 % avaient déjà été en contact avec des stupéfiants, avec une initiation dès l’âge de 12 ans pour l’alcool et 14 ans pour la drogue.

L’alcool est également l’un des principaux facteurs de mortalité précoce. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), trois millions de décès annuels dans le monde sont liés à sa consommation. Cette situation, amplifiée par un manque de régulation et de contrôle, a des conséquences dramatiques sur la santé publique.

Un appel à l’action urgente

Face à cette crise, les autorités haïtiennes doivent prendre des mesures immédiates pour encadrer la jeunesse. La création d’infrastructures culturelles, la réhabilitation des bibliothèques et l’organisation d’activités sportives pourraient offrir des alternatives saines. Il est également impératif de réguler l’accès à l’alcool, en interdisant sa vente à proximité des écoles et en sensibilisant les parents aux dangers de ces substances.

Si des actions concrètes ne sont pas entreprises rapidement, la jeunesse haïtienne continuera à sombrer dans un cycle de consommation d’alcool et de drogue, compromettant son avenir et celui du pays.

Likenton JOSEPH
Josué SAINT-FÉLIX
Vant Bèf Info (VBI)