La violence des gangs empêche une prise en charge efficace des enfants souffrant de la malnutrition en Haïti, selon l’ONU

Getting your Trinity Audio player ready...

Alors que la violence des gangs armés continuer à s’intensifier à Port-au-Prince et ses environs, les agences humanitaires des Nations Unies redoublent d’efforts en vue d’assurer la prise en charge des enfants souffrant de la malnutrition.

Port-au-Prince, le 12 mai 2024: Selon un rapport publié sur le site web de l’ONU, le vendredi 10 mai 2024, le Fond des Nations-Unies pour l’Enfant (UNICEF), a dressé un tableau sombre de la situation des enfants en Haïti. En un mois, 30.000 enfants de moins de 5 ans ont fait l’objet de dépistage de la malnutrition, dont plus que la moitié 16.000 ont reçu des soins adéquats pour lutter contre la maladie, selon les données disponibles dans le rapport susmentionné.

Les violences ont entravé les activités humanitaires à Port-au-Prince

« En temps de crise, la nutrition est plus importante que jamais. Chaque seconde compte. La malnutrition est mortelle. C’est maintenant qu’il faut agir », a déclaré Roger Sodjinou, chef du programme de nutrition de l’UNICEF en Haïti.
Ce dernier souligne que « des actions urgentes sont nécessaires pour prévenir et traiter la malnutrition chez les enfants, fournir aux communautés un accès à l’eau, à l’assainissement, en outre protéger les femmes ainsi que les enfants de la violence et de l’exploitation ».

À souligner que, l’UNICEF et les partenaires du groupe sectoriel sur la nutrition ont réussi à fournir des soins nutritionnels de qualité à plus de 5.000 enfants souffrant d’émaciation. Et ce, malgré le phénomène de l’insécurité bat de plein fouet la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

« Près de 5.000 enfants âgés de 6 à 59 mois ont reçu des suppléments de vitamine A dans les sites de déplacés internes à Port-au-Prince. Dans l’ensemble du pays, plus de 25.000 enfants âgés de 6 à 59 mois ont reçu des suppléments de vitamine A en mars dernier », peut-on lire dans le rapport de l’ONU.

Prise en charge des femmes enceintes par L’UNICEF

« L’UNICEF et ses partenaires ont également pris des mesures, non seulement pour traiter l’émaciation des enfants ; mais aussi pour la prévenir. Au total, plus de 6.000 femmes enceintes et allaitantes ont reçu des messages clés sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants par le biais d’un changement social et comportemental, ainsi que des micronutriments », lit-on dans le rapport.

Face à la situation alarmante que connaît Haïti actuellement, l’UNICEF a travaillé en étroite collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), afin de maintenir l’approvisionnement en produits nutritionnels essentiels, notamment en aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et en produits laitiers thérapeutiques, selon les informations disponibles sur le site web de l’ONU.

« Cependant, la violence continue de poser des problèmes importants à nos partenaires pour atteindre la population affectée dans certaines zones de Port-au-Prince, malgré la disponibilité d’un stock important d’aliments thérapeutiques », déplore l’agence Onusienne.

Donc, dans un contexte où 1,6 millions de personnes sont confrontées à des niveaux d’urgence alimentaire aiguë, selon la dernière analyse de l’IPC (phase 4), l’UNICEF prévoit une augmentation de 20% des enfants souffrant de malnutrition et d’émaciation, en particulier dans huit (8) zones du pays.

Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)