La Police nationale d’Haïti, 29 ans après

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La Police nationale d’Haïti (PNH) a célébré son 29e anniversaire le 12 juin dernier, une célébration assombrie par l’assassinat tragique de trois agents de l’Unité temporaire anti-gang (UTAG). Depuis sa création, la PNH peine à trouver sa voie, marquée par des crises récurrentes et des défis majeurs.

Une institution en crise

Port-au-Prince, 24 juin 2024 – Créée le 12 juin 1995 pour assurer la sécurité publique et le maintien de l’ordre, la PNH comptait en 2022 environ 14 817 policiers, dont seulement 9 700 étaient actifs. Avec une population de 11,58 millions d’habitants, le ratio de 1,2 agent pour 1 000 habitants est bien en deçà de la norme des Nations unies fixée à 2,2 agents pour 1 000 habitants. Cette disparité s’explique par les licenciements, démissions, désertions et suspensions temporaires. En 2024, l’assassinat en série des policiers et le programme humanitaire américain « Programme Biden » ont aggravé la situation.

Un sombre bilan

Lionnel Lazarre, coordonnateur du Syndicat national des Policiers haïtiens (SYNAPOHA), dresse un bilan sombre : manque de matériels, manque de moyens, corruption et crises internes. C’est une police en crise, remplie de frustrations. Pourtant, il reconnaît l’existence de policiers honnêtes et dévoués.

Lesly Voltaire, conseiller présidentiel, a déclaré lors d’une interview télévisée que « 40% des policiers sont corrompus ». Lazarre appelle à un « veting » pour épurer l’institution.

Le rôle du SYNAPOHA

Le SYNAPOHA intervient pour défendre les revendications des policiers. « Nous réclamons notre place à la table des discussions pour le bien-être des agents : assurance santé, matériels, conditions de travail, formation continue et primes de risque », explique Lazarre.

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a fait des recommandations similaires, soulignant le besoin urgent d’améliorations dans les conditions de travail des policiers.

Résilience malgré les obstacles

Malgré les nombreux défis, la PNH résiste. Les agents continuent de sacrifier leur vie pour protéger la population. De nombreuses saisies d’armes et arrestations de bandits ont été réalisées malgré des moyens limités. Entre 2015 et 2024, plus de 320 policiers ont été tués, dont 20 entre janvier et mi-juin 2024.

Malgré tout, la motivation de servir persiste. Le 11 mars 2024, 786 agents ont terminé leur formation à l’École nationale de Police, et le 18 juin, 455 policiers ont rejoint les unités spécialisées.

Nouveaux espoirs

Rameau Normil, nouveau directeur général de la PNH, a promis de colmater les brèches et de renforcer l’institution. Avec l’appui imminent d’une force multinationale, la PNH espère enfin restaurer la sécurité sur le territoire national.

La PNH a encore beaucoup à prouver 29 ans après sa création, mais la volonté de ses dirigeants et de ses agents laisse entrevoir un espoir de renouveau.

Mackenlove Hyacinthe
Vant Bèf Info (VBI)

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