La perversion de l’État haïtien : entre trahison et nécessité d’autodéfense populaire

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Depuis des décennies, l’État haïtien, censé incarner l’autorité, la protection et l’organisation du pays, s’est progressivement mué en une machine au service de l’oppression. Loin de remplir sa mission première, il s’érige aujourd’hui en complice actif de la souffrance populaire. L’analyse percutante de Jean Willy Belfleur met en lumière une vérité accablante : face à l’injustice et l’oppression, l’inaction est un choix, et ce choix place l’État du côté de l’oppresseur.

Port-au-Prince le 25 mars 2025: La réalité haïtienne actuelle ne laisse plus place aux illusions démocratiques. L’État, jadis garant du bien commun, est aujourd’hui perverti au point d’être un acteur central du chaos. En soutenant ou en tolérant les agissements criminels de la coalition terroriste dite « viv ansanm », il abandonne le peuple à son sort, tout en conservant le monopole de la violence légitime. Or, comme le souligne Max Weber, un État qui ne contrôle plus son territoire et qui ne protège pas ses citoyens n’en est plus un.

Un État en faillite, une nation en danger

L’un des aspects les plus révoltants de cette dérive étatique est la relation malsaine qui lie les dirigeants du pays aux groupes armés qui terrorisent la population. À travers une connivence tacite ou explicite, ces entités criminelles s’imposent comme les véritables forces de contrôle sur des territoires que l’État aurait dû administrer et protéger. Dès lors, la distinction entre gouvernants et criminels s’efface, révélant une seule et même volonté : maintenir le peuple haïtien dans un état de peur et de soumission.

Le meurtre brutal du citoyen Elibert Idovic lors de la manifestation du 19 mars 2025 illustre cette dynamique macabre. Tué d’une balle dans le dos par les chiens de garde du statu quo, il incarne le sort réservé à ceux qui osent s’opposer à cet État devenu prédateur. Ce crime n’est pas un incident isolé mais le reflet d’un système de répression visant à écraser toute tentative de résistance populaire.

L’autodéfense : Une nécessité vitale

Dans ce contexte de guerre silencieuse contre le peuple, l’autodéfense ne se présente plus comme un simple choix, mais comme une nécessité existentielle. Si l’État a trahi sa mission, si la justice est une chimère et si la vie des citoyens n’a plus aucune valeur aux yeux des gouvernants, alors il appartient au peuple de prendre en main son propre destin.

Les initiatives de brigades de vigilance mises en place dans certains quartiers, comme Canapé-Vert, Pacot, Turgeau et Débussy, s’inscrivent dans cette dynamique de survie. Ces groupes ne sont pas des organisations criminelles, mais des manifestations de la volonté populaire de préserver la vie face à une machine de mort étatique.

L’heure est à la mobilisation nationale. Il ne s’agit plus de dénoncer uniquement, mais d’agir collectivement. Chaque quartier, chaque communauté doivent se lever pour organiser leur propre sécurité et reprendre le contrôle des territoires livrés à l’anarchie. Car si nous restons passifs, nous serons les prochaines victimes des balles perdues et des règlements de comptes orchestrés par ceux qui prétendent nous gouverner.

Vers une reconquête populaire

Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire. L’État haïtien, gangrené par la corruption et l’impunité, n’offre plus aucune perspective de rédemption. Il ne nous reste qu’une seule alternative : reconstruire une souveraineté populaire à travers une organisation structurée de l’autodéfense et de la résistance.

Il est temps que le peuple haïtien reprenne ce qui lui appartient. La peur doit changer de camp. Les rues, les quartiers et les villages doivent cesser d’être les terrains de chasse de criminels protégés par l’État. La lutte est inévitable, et la victoire dépendra de notre capacité à nous unir et à nous organiser.

Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)

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