Journée Mondiale de l’Alimentation: agir pour l’avenir : améliorer la production, la nutrition, les conditions de vie
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La journée mondiale de l’alimentation en plein cœur de la pandémie de Covid-19 et d’une crise politique et sécuritaire sans précédent fragilisent encore plus l’économie déjà précaire du pays. Cette situation continue d’aggraver l’insécurité alimentaire et exacerbe la crise humanitaire présente en Haïti depuis quelques années. Le projet Ranfòse croit qu’il urgent d’adopter des mesures adéquates pour améliorer l’accès à une alimentation plus saine, diversifiée, riche en micronutriments en Haïti.
Port-au-Prince, le 15 octobre 2021.- Les conditions climatiques ont été peu favorables à des récoltes satisfaisantes. En effet, des précipitations inférieures à la normale ont été enregistrées dans la plupart des départements, ce qui a affecté les performances des campagnes agricoles. De plus, l’insécurité routière, la dépréciation de la gourde, la récession économique mondiale, la flambée des prix des produits alimentaires combinées à la pandémie de Covid-19, exacerbent la crise humanitaire avec une diminution considérable du pouvoir d’achat des ménages, a d’abord souligné le Projet.
Parallèlement, le tremblement de terre dévastateur du 14 août dernier et les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le grand sud lors du passage de la tempête GRACE ont eu des impacts significatifs sur le secteur agricole avec notamment la destruction des infrastructures de stockage, de transformation, d’irrigation et des unités de transformation comme les laiteries, ajoutant que les dernières statistiques de la Coordination Nationale de Sécurité Alimentaire (CNSA), montrent que 4.3 millions de personnes soit 44% de la population générale souffrent d’insécurité alimentaire dont 14% qui en sont sévèrement affectés (phase 4 de l’IPC).
Cette situation risque de s’aggraver encore plus selon les projections qui s’étendent jusqu’en 2022. D’autre part, l’UNICEF estime que si aucune intervention n’est faite, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigue sévère risque de doubler cette année avec plus de 86000 enfants de moins de 5 ans touchés contre 40000 l’année dernière.
Par ailleurs, la faim cachée, définie comme une alimentation en quantité suffisante mais pauvre en vitamines et minéraux, continue de toucher la population haïtienne avec 49% des femmes non enceintes en âge de procréer et 66% des enfants de 6 mois à 5 ans qui sont anémiés. 34,9% de la population haïtienne est exposée au risque de carence en zinc.
Les conséquences de l’insécurité alimentaire sont multiples. A court terme, une quantité insuffisante d’aliments provoque le sentiment de faim, l’apathie et l’épuisement. A moyen et à long terme, s’installent les maladies psychologiques et physiques dont les maladies non transmissibles, les carences en micronutriments et chez les enfants les déficits d’apprentissage, une baisse des performances et l’abandon scolaire. Les personnes affectées deviennent une charge pour les services de santé, les systèmes éducatifs, les familles et les sociétés en général.
Fortification alimentaire : une solution qui peut contribuer à combattre l’insécurité alimentaire
La fortification alimentaire qui consiste à ajouter une petite quantité de micronutriments dans des aliments de base représente l’une des stratégies promues par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
En février 2017, le gouvernement haïtien a promulgué la loi sur la fortification alimentaire. Cette loi vient en appui à la politique nationale de nutrition du Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) dont la fortification alimentaire constitue l’une des axes de prévention et de lutte contre la malnutrition en Haïti. Cette loi exige que la farine de blé en vente sur le marché haïtien soit enrichie en fer, acide folique, zinc et les vitamines B1, B2, B3. L’huile de cuisson doit être enrichie en vitamine A tandis que le sel doit être iodé.
Il s’agit d’une intervention complémentaire avec un rapport coût-bénéfice élevé qui permet d’améliorer la valeur nutritive des aliments de manière durable. Elle permet de pallier le manque d’accès aux aliments riches en micronutriments dont les fruits, les légumes, les produits laitiers et la viande qui peuvent être coûteux et peu accessibles pour les ménages à faible revenu.
Journée mondiale de l’alimentation : engageons nous
Considérant les conséquences néfastes de l’insécurité alimentaire sur les populations, certains groupes vulnérables comme les femmes rurales, il convient d’agir ensemble et maintenant en vue de garantir un avenir meilleur aux enfants haïtiens. Aussi RANFÒSE plaide pour renforcement du cadre légal de la fortification alimentaire notamment à travers la publication des textes d’application de la loi sur la fortification alimentaire et le contrôle de la qualité des aliments fortifiés;
Il plaide également pour un engagement du secteur privé pour la production et la commercialisation des aliments correctement fortifiés; de la consommation des aliments fortifiés disponibles sur le marché par les consommateurs haïtiens; à la relance de la production agricole ainsi que le rétablissement des moyens d’existence et la protection des groupes vulnérables dont les agriculteurs, les femmes et les enfants dans les zones les plus affectées.
D’une alimentation diversifiée et équilibrée faite de fruits et de légumes, de produits frais et saisonniers respectueux de notre planète; de la réduction du gaspillage des aliments en améliorant les moyens de stockage et de conservation; de l’adoption de pratiques agricoles qui respectent l’environnement, la biodiversité et qui utilisent les ressources naturelles de manière efficace et durable.
Vant Bèf Info ( VBI)