Insécurité : quand les gangs défient les forces de l’ordre

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Tandis que les autorités haïtiennes promettent d’éradiquer les gangs armés, ces derniers continuent de terroriser la population et de déjouer les stratégies des forces de l’ordre. De Kenscoff à Carrefour-Feuilles, en passant par Solino et Bel-Air, les criminels imposent leur loi, souvent pieds nus et torse nu, défiant une police nationale en manque de moyens et un État incapable de rétablir l’ordre.

Des gangs mieux équipés que les forces de l’ordre

Port-au-Prince, le 17 février 2025 – Malgré les discours officiels dénonçant le banditisme, les faits sont là : les gangs investissent sans difficulté des quartiers stratégiques, y imposent leur domination et multiplient les actes de violence. Pendant ce temps, les forces de l’ordre peinent à intervenir, évoquant un manque de ressources logistiques.

« Comment expliquer à nos enfants qu’en 2025, des gangs ont fait reculer les forces de sécurité de tout un pays ? » s’interroge un habitant, reprenant les propos du commissaire du gouvernement de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin, qui considère que chaque zone livrée aux criminels résulte d’un abandon délibéré de l’État.

Kenscoff : une commune sous l’emprise des gangs

La première attaque contre Kenscoff avait provoqué une réunion d’urgence du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), présidé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Ce dernier avait admis que l’attaque était prévisible, sans que des mesures efficaces n’aient été prises pour l’empêcher.

Face à la situation, le ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, et le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) s’étaient rendus sur place, promettant des réponses proportionnelles. Mais quelques jours plus tard, les gangs ont frappé à nouveau, aggravant le bilan : plusieurs personnes ont été tuées, dont un bébé d’un mois, arraché des bras de sa mère avant d’être brûlé vif.

Un État impuissant face à la montée de la violence

Ce nouvel acte de barbarie a choqué l’opinion publique, renforçant le sentiment d’abandon au sein de la population. Pendant que l’insécurité paralyse le pays, les autorités semblent dépassées, préférant entretenir un système gangréné par la corruption plutôt que d’adopter des mesures fermes contre le crime organisé.

Les gangs, eux, poursuivent leur expansion, mettant en échec chaque tentative de rétablissement de l’ordre. Une réalité qui soulève une question : Haïti est-elle condamnée à voir ses institutions céder sous la pression des criminels ?

Jean Gilles Désinord

Vant Bèf Info (VBI)

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