Insécurité alimentaire : Haïti franchit un nouveau seuil critique

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Le nombre de personnes confrontées à la faim aiguë en Haïti atteint presque la moitié de la population, selon la dernière analyse du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC). Face à une crise sécuritaire persistante, 5,4 millions d’Haïtiens luttent quotidiennement pour se nourrir, ce qui représente l’une des proportions les plus élevées de personnes en situation de crise alimentaire. Selon un communiqué conjoint de la FAO, du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du CNSA, un Haïtien sur deux est désormais frappé par cette crise.

Port-au-Prince, 1er octobre 2024. – « Haïti est dans une course contre la montre face à la dégradation de la sécurité alimentaire. Il est impératif de saisir l’opportunité de fournir autant d’aide que possible pour inverser la tendance. Avec des ressources supplémentaires, le PAM peut intensifier son intervention pour aider les plus vulnérables, le plus rapidement possible. Il ne peut y avoir de paix quand la moitié de la population souffre de la faim », a déclaré Wanja Kaaria, Représentante et Directrice du PAM en Haïti.

Les agences humanitaires onusiennes et les ONG en Haïti font face à un déficit de financement de 230 millions de dollars pour mener à bien leurs programmes jusqu’à la fin de l’année. Les familles déplacées en raison de la montée de la violence sont les plus exposées à cette insécurité alimentaire croissante.

Une crise rurale aggravée

« Plus de 75 % des personnes les plus affectées par l’insécurité alimentaire vivent dans les zones rurales. Soutenir les ménages en leur fournissant une aide à la production alimentaire d’urgence est une solution économique qui leur permet de subvenir rapidement à leurs besoins et d’assurer leur autosuffisance. Pour cela, la FAO a un besoin urgent de financements adéquats. Tout retard coûtera plus cher », a souligné Pierre Vauthier, Représentant de la FAO en Haïti.

Depuis le début de l’année 2024, les attaques violentes et les affrontements entre groupes armés se sont intensifiés à Port-au-Prince, entraînant des interruptions temporaires des opérations portuaires et aéroportuaires. Des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers. Entre mars et juin, le nombre de déplacés internes a plus que doublé, dépassant aujourd’hui les 700 000. Ces sites de déplacés, souvent surpeuplés et insalubres, abritent des familles traumatisées qui ont perdu leurs revenus et peinent à acheter de la nourriture en raison de la flambée des prix.

Réponse humanitaire

En 2024, le PAM a assisté 1,35 million de personnes à travers le pays, en fournissant une aide d’urgence, des repas scolaires, des programmes de protection sociale et des activités de renforcement de la résilience. Dans les zones urbaines, périurbaines et rurales de Port-au-Prince ainsi que dans le département de la Grand’Anse, la FAO prévoit de soutenir les ménages vulnérables via des transferts monétaires et des kits de production alimentaire. Un financement urgent est nécessaire pour intensifier cette réponse, selon les entités ayant publié ce communiqué conjoint.

Vant Bèf Info (VBI)