Insécurité à Delmas : des corps transportés sur des brouettes, la population sous le choc

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Une attaque sanglante a frappé la commune de Delmas, notamment le quartier de Delmas 30, dans la nuit du 24 au 25 février. Des gangs lourdement armés ont semé la terreur, tuant plusieurs habitants et laissant derrière eux une scène de chaos. Des corps sans vie ont été retrouvés éparpillés dans les rues, transportés sur des brouettes par des riverains désemparés. Un spectacle choquant qui a provoqué l’indignation de la population, dénonçant l’inaction des autorités face à la montée de l’insécurité.

Delmas, le 25 février 2025 – « C’est indignant de constater cette barbarie dans une république où le droit à la vie n’est même pas garanti », déplore M. Rosemond, chauffeur de taxi, témoin des événements. Selon lui, plusieurs cadavres gisaient ce matin encore dans les coins de Delmas 30. La population, abasourdie, tente tant bien que mal de se protéger. Juliana, une mère tenant son fils de 5 ans dans les bras, a fui sa maison en pleine nuit : « Vers dix heures du soir, des rafales d’armes automatiques ont réveillé tout le quartier. Des cris ont retenti : “Au feu ! Au feu !” J’ai su alors que les gangs avaient envahi la zone. » Encore sous le choc, elle raconte que sa petite cousine figure parmi les victimes, atteinte de deux balles, dont une à la tête.

La peur et l’incertitude dominent désormais la vie des habitants. Les commerçants, les familles et les travailleurs fuient, cherchant un refuge hors de la zone. Les résidents lancent un cri d’alarme aux forces de l’ordre pour empêcher la progression des criminels, rappelant l’importance stratégique de Delmas, axe majeur reliant plusieurs artères de Port-au-Prince. « L’État doit réagir rapidement. Si Delmas tombe, ce sera un désastre pour toute la capitale », prévient un commerçant, consterné de voir des morts transportés de façon aussi indigne.

Cette attaque illustre la dégradation accélérée de la sécurité en Haïti. Tandis que les gangs étendent leur emprise sur des zones stratégiques, les autorités semblent dépassées, laissant la population se débattre seule face à la violence.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)