Impact de l’insécurité sur le droit à l’éducation : le protecteur du citoyen interpelle le premier ministre

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Le protecteur du citoyen, le docteur Renan Hédouville, attire l’attention du premier ministre Garry Conille, sur la situation des étudiants et des écoliers victimes du climat d’insécurité prévalant dans le pays. Il évoque les impacts de l’insécurité sur le droit à l’éducation, en général, dans le pays et ses conséquences désastreuses sur des entités de l’Université d’État d’Haïti (UEH) en particulier.

Port-au-Prince, le 6 septembre 2024. Le protecteur Renan Hédouville fait remarquer que la situation exige des mesures urgentes au niveau du pouvoir central pour faciliter la continuité des activités de l’enseignement supérieur, voie incontournable vers le développement durable, l’épanouissement personnel et les transformations économiques, technologiques et sociales.

Il fait remarquer que, lors des assauts armés perpétrés au centre-ville de Port-au-Prince, plusieurs entités de l’Université d’État d’Haïti (UEH) ont été violemment attaquées, vandalisées ou incendiées et, selon le Rectorat de l’UEH, des pertes considérables sont enregistrées.

Parmi les structures vandalisées figurent, la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire, la Faculté des Sciences, la Faculté de Médecine et de Pharmacie, l’École Normale Supérieure, l’École nationale des arts et la Faculté de Droit et des Sciences Économiques.

Ce sont des entités qui ont été saccagées par des bandits armés qui contrôlent, en grande partie, l’aire métropolitaine, rendant impossible l’accès des étudiants aux salles de classe pour poursuivre leur apprentissage académique.

Des matériels et équipements importants, des livres et d’autres biens ont été emportés, souligne l’OPC, ajoutant par ailleurs, que les locaux de la Faculté de linguistique appliquée sont actuellement occupés par des déplacés internes.

L’OPC héberge depuis le mois d’avril, une partie de la faculté de droits et des sciences économiques. En effet, les étudiants en droit suivent les cours dans les locaux de l’OPC, soutient le protecteur Hédouville.

En effet, l’OPC accueille depuis le mois d’avril 2024, plus de trois cents étudiants en sciences juridiques de la Faculté de droit et des Sciences Économiques en dépit de ses maigres ressources financières et qui plus est, l’OPC s’est vu, à son insu, une diminution de 24 647 916 Gourdes de son budget de fonctionnement par le Trésor Public sans autre forme de procès.

Accueillir les étudiants de la faculté de droit est un geste patriotique envers eux, souligne Renan Hédouville, rappelant que ces derniers avaient déjà perdu une année académique à cause du COVID-19. En tant que produit de la faculté, je devrais supporter les étudiants afin qu’ils puissent suivre les cours dans un espace plus serein et plus tranquille.

Et en tant que protecteur du citoyen, je ne saurais rester insensible devant la situation des étudiants qui risquaient de perdre une nouvelle année.

Il faut que les autorités prennent des mesures pour la reprise des activités dans les centres universitaires, dit Renan Hédouville, qui déplore que les autorités du pouvoir central n’aient jamais accordé la priorité aux droits humains.

Le doyen de la faculté de droits et des sciences économiques, Me Jean Eugène Pierre-Louis, remercie le protecteur du citoyen pour avoir hébergé une partie de cette entité de l’UEH. Certains étudiants suivent les cours dans des espaces mis à notre disposition par d’autres partenaires, affirme-il.

Cependant, Me Pierre-Louis dit croire qu’en attendant la reprise des activités dans les espaces des facultés, le gouvernement ainsi que les partenaires dont les bailleurs de fonds devraient appuyer ces instances afin qu’elles puissent continuer à accueillir les étudiants dont les facultés ont été vandalisées.

Certains étudiants de la FDSE remercient, eux aussi l’OPC ainsi que les autres institutions qui les hébergent momentanément. Toutefois, ils font toutefois qu’ils éprouvent certaines difficultés, Nous ne sommes pas chez nous et nous sommes perturbées par les activités des institutions qui nous accueillent. Elles ont leurs propres activités, font-ils remarquer.

Cependant, ils affirment qu’ils sont déterminés à tout mettre en œuvre pour boucler l’année académique. Il faut que la paix et la sécurité soient rétablies dans le pays afin que chaque citoyen puisse mener, en toute quiétude leurs activités, ont-ils fait savoir.

L’OPC invite le gouvernement à placer les problèmes de l’Université d’État d’Haïti au centre de ses priorités afin que des mesures urgentes soient adoptées, de concert avec le Rectorat, dans une perspective de créer des conditions matérielles et sécuritaires indispensables pour la reprise totale des activités académiques au sein de toutes les entités de l’UEH sans oublier, bien évidemment, la situation de plusieurs centaines de milliers de déplacés internes vivant dans des conditions inhumaines depuis plus d’une année.

Les premières responsabilités en matière de protection du droit à l’éducation, à l’enseignement supérieur et du droit à la sécurité incombent à l’État, rappelle l’OPC, évoquant les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et des prescrits insérés dans la constitution haïtienne de 1987.

L’article 19 de la charte fondamentale stipule en effet que : « L’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », rappelle le protecteur du citoyen.

Vant Bèf Info (VBI)

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