Hommage à Frankétienne au Sénat français : et en Haïti, que reste-t-il de son héritage ?

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Tandis que le Sénat français rendait hommage à Frankétienne le 22 mai dernier, une question s’impose : qu’en est-il de l’héritage de cette icône de la culture haïtienne dans son propre pays ?

Port-au-Prince, 5 juin 2025 – L’écrivain, poète, peintre et dramaturge a été honoré à titre posthume lors d’une cérémonie organisée à l’initiative de l’Ambassade d’Haïti en France. Frankétienne a reçu la Médaille d’Honneur du Sénat et un diplôme signé par son président, Gérard Larcher. Plusieurs personnalités haïtiennes et françaises, issues des milieux politique et culturel, étaient présentes à cet événement saluant l’immensité de son œuvre.
Frankétienne est reconnu pour avoir défendu la langue créole avec la même ferveur que le français, notamment à travers Dézafi, premier roman écrit entièrement en créole haïtien. Cofondateur du spiralisme avec René Philoctète et Jean-Claude Fignolé, il a voulu traduire la complexité de l’expérience haïtienne dans une écriture en mouvement, mêlant chaos, résistance et beauté.
Mais si son influence est incontestable à l’échelle internationale, son œuvre reste pourtant sous-exploitée en Haïti. Elle figure peu dans les programmes scolaires, est rarement abordée dans les universités, et ses pièces de théâtre sont très peu jouées. Ses livres sont difficilement accessibles, les rééditions sont rares, et ses peintures ne bénéficient d’aucune visibilité durable.
Cet hommage venu de l’étranger met en lumière une carence criante de reconnaissance institutionnelle. Malgré son statut d’intellectuel majeur, Frankétienne n’a jamais fait l’objet d’un programme national de valorisation de son œuvre. Une lacune qui témoigne d’une crise plus large de mémoire culturelle dans un pays où bibliothèques, musées et lieux de création peinent à survivre.
Pourtant, des initiatives locales émergent. Certains enseignants intègrent désormais Dézafi à leurs cours. Des collectifs culturels organisent des lectures, des performances et des rencontres autour de son travail. Et de jeunes artistes, influencés par le spiralisme, revendiquent son héritage dans leurs pratiques contemporaines.
L’hommage du Sénat français célèbre un homme libre, visionnaire et inclassable. Il appartient maintenant à Haïti de transformer cet héritage en patrimoine vivant, transmis, enseigné, célébré – non pas seulement à l’étranger, mais d’abord chez lui.
Par Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)
Ki zafè onè sa n’ap pale la, nou pa konn se » Valè ki bay valè valè .. » Depi kilè Ayisyen konn onore sak bon ??? sitou lè se Ayisyen parèy yo, olye yo ta onorel’ yo ta pita cheche tach mete sou dol’ paske yo wè l’ap vanse, nasyon Ayisyen pa renmen sa, se yon peyi ki gen yon vye ond negatif ladanl’ , se vye moun , se tout sak pa bon yo onore men pa moun serye ki gen pwa , pa moun fòme ki gen brenn ak prensip, pou yo ta swadizan onore yon moun fòk yo ta peye yo pou sa oubyen fòk se ta kòlòn yo . Depiw gen sèvo , ou twò klasik ou twò fòme yo gen pwoblèm avèk ou yo baw tout non. Atò Ayiti sam’ wè la poul’ pa ta refèt , nou panse nou pral antre nan nouvèl Ayiti ak vye san saa ki kontinye ap koule nan venn nou ak vye mantalite sa. A bon seeeee sa !!!!!!!!!!