Haïtiens bloqués en Haïti et à l’étranger : une crise qui s’aggrave
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La fermeture de l’aéroport Toussaint Louverture plonge des milliers d’Haïtiens dans l’incertitude, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Des vols annulés, des déplacements interrompus : la situation laisse nombre de citoyens désemparés, comme en témoignent ceux qui se sont confiés à Vant Bèf Info.
Port-au-prince,samedi 16 novembre 2024
Témoignages depuis l’étranger
Parmi les victimes de cette paralysie, Morel, un Haïtien bloqué à Cuba après une formation professionnelle, confie son désarroi :
« J’ai quitté Haïti pour une semaine. Je devais déjà être de retour, mais avec tous les vols annulés, je ne sais pas combien de temps je vais rester ici. J’attends de voir », a-t-il déclaré.
Maxon, un autre Haïtien, partage un récit similaire. Résidant aux États-Unis, il était venu en Haïti pour célébrer la Toussaint avec sa famille. Désormais, il est coincé à Port-au-Prince alors que son congé touche à sa fin.
« C’est compliqué pour moi. Mon vol est annulé, le pays est fermé. C’est un moment difficile », regrette-t-il.
Des blocages internes qui s’aggravent
La crise affecte également les déplacements à l’intérieur du territoire national. Jasmine, par exemple, est bloquée à Port-au-Prince après être venue passer un examen devant lui permettre d’ étudier les sciences infirmières.
« Je devais rester trois jours. Cela fait déjà une semaine. J’ai laissé mes enfants avec leur grand-mère. Sans avion et avec les routes impraticables, je suis coincée », déplore-t-elle.
Enold, agronome en mission pour une organisation internationale dans la Grand’Anse, vit une situation similaire.
« Je suis loin de ma famille depuis trop longtemps. Personne ne sait combien de temps cela va durer. C’est une expérience très difficile », témoigne-t-il.
Une crise récurrente et ses leçons
C’est la deuxième fois en 2024 que l’aéroport Toussaint Louverture et l’aérogare Guy Malary cessent leurs activités. Ces perturbations sont une conséquence directe de l’insécurité grandissante, alimentée par le contrôle des axes stratégiques par des gangs armés.
Cette paralysie met en évidence l’urgence pour les autorités de rétablir la sécurité et de garantir la liberté de mouvement à travers le pays. Mais en attendant, des milliers de citoyens, qu’ils soient à l’étranger ou à l’intérieur des frontières, continuent de subir les conséquences d’un système défaillant.
Vant Bèf Info (VBI)