Haïti/Violences: Plus de 600 personnes tuées en avril, les Nations Unies réclament (encore) une force de soutien

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Les Nations Unies continuent de réclamer une force de soutien pour faire face à la violence en Haïti où pas moins de 600 personnes ont été assassinées au cours du seul mois d’avril. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme Volker Türk, dénonçant « un cycle de violence sans fin en Haïti », réclame le déploiement en urgence d’une force de soutien.

crédit photo: Facebook

Port-au-Prince, le 9 mai 2023. Selon un communiqué publié ce mardi par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, pour le premier trimestre de l’année en cours, « au moins 846 personnes ont déjà été tuées au, plus de 393 autres blessées et 395 enlevées, soit une augmentation de 28 % de la violence par rapport au trimestre précédent ».

C’est donc « un cycle de violences sans fin en Haïti » que dénonce le Haut-Commissaire Volker Türk, soulignant que « la situation d’urgence en matière de droits de l’homme appelle une réponse forte de toute urgence ».

Dans ce rapport rendu public ce lundi qui prend en compte la période allant de janvier à mars 2023, Volker Türk affirme que la violence en Haïti ne devient pas seulement plus extrême et plus fréquente, mais qu’elle s’étend inexorablement à mesure que les gangs cherchent à étendre leur contrôle.

Il fait remarquer que des zones de la capitale auparavant considérées comme sûres, notamment Kenscoff et Pétion Ville, ainsi que le département de l’Artibonite, sont désormais touchées.

Les enlèvements sont en augmentation de 12 % par rapport au trimestre précédent, et la violence sexuelle continue d’être utilisée comme une arme par les gangs pour s’imposer par la terreur et faire souffrir la population.

Le rapport évoque aussi les cas de plusieurs tireurs embusqués qui « font feu sans discernement sur des passants ou sur des habitations. Des personnes ont aussi été brûlées vives dans les transports publics », note le rapport.

Il souligne aussi l’émergence de groupes d’autodéfense, appelés « brigades de vigilance », suite aux appels lancés par certaines personnalités politiques et journalistes pour que les citoyens s’organisent pour lutter contre la violence des gangs.

Ce sont ces groupes d’autodéfense qui sont à l’origine de lynchages collectifs ayant entraîné la mort d’au moins 75 personnes, dont 66 membres de gangs, durant le premier trimestre de l’année en cours, dénonce le rapport.

Le Haut-Commissaire de l’ONU au droits Humains Volker Türk qui, en février dernier, lors de sa première visite officielle en Haïti, avait encouragé la communauté internationale à soutenir le renforcement de la Police Nationale d’Haïti et à déployer en urgence une force de soutien pour une période limitée, a réitéré, dans son rapport, cet appel en ces termes.

« Je réitère mon appel à la communauté internationale pour qu’elle déploie une force de soutien spécialisée, respectueuse des droits de l’homme et limitée dans le temps, avec un plan d’action complet pour aider les institutions haïtiennes ».

Il affirme que, pour le moment, l’État ne peut pas faire face à son obligation de protéger ses citoyens.

Il a souligné que « La population devrait pouvoir compter sur la police et les autorités judiciaires pour s’attaquer à la violence des gangs. Mais la réalité est que l’État n’a pas la capacité de réagir. La population se fait justice elle-même, mais cela ne fera qu’augmenter la spirale de la violence « .

Vant Bèf Info (VBI)