Haïti : va-t-elle renaître de ses cendres ?

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Le sort d’Haïti est digne de pitié. Chaque jour, le pays s’enfonce davantage dans l’abîme creusé par ses propres fils et filles. Entre les crépitements de balles et les massacres qui se multiplient, Haïti se transforme en une véritable jungle où les plus faibles deviennent les proies des plus forts. La mort fait son œuvre quotidiennement. À Port-au-Prince, il est devenu presque impossible de passer une journée sans apprendre la disparition tragique d’un frère, d’une sœur ou d’un adolescent.

Comme l’a décrit Thomas Hobbes dans Le Léviathan, « l’homme est un loup pour l’homme », ou dans ce cas, l’Haïtien est un loup pour ses semblables. En dépit du carnage qui frappe le pays, les dirigeants prétendus s’accrochent à la passation de pouvoir, laissant la population dans l’incertitude et la survie au jour le jour. La Constitution haïtienne est mise de côté, tandis que le Conseil Provisoire de Transition (CPT) est piétiné.

À Port-au-Prince, ce sont les gangs qui dictent leur loi, et cela est une profonde tristesse. Ce petit pays de 27 750 km² continue d’attirer l’attention de la communauté internationale depuis plus d’une décennie à cause de la crise politique, sécuritaire, sociale et économique qui y règne. Pourtant, les résultats ne sont jamais au rendez-vous. Comme l’a déclaré le professeur D’Meza, « depuis 1994, les Blancs débarquent en Haïti. Pour quel résultat ? ». La complicité de nos dirigeants avec la communauté internationale maintient le pays dans une posture de dépendance permanente.

Plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont actuellement des déplacés internes en Haïti, forcés de quitter leurs foyers en raison de la situation humanitaire désastreuse et de la violence des gangs, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Si l’espoir existe, il est difficilement perceptible à l’œil nu.

Alors que le pays frôle la famine, son territoire est devenu le terrain de jeu des gangs armés. Pourtant, depuis quatre mois, une force étrangère est présente pour épauler la police haïtienne et les forces armées dans la restauration de la paix et de la sécurité dans certaines régions. Mais la population continue de vivre le pire. Le 3 octobre 2024, 115 personnes ont été massacrées à Pont-Sondé. Malheureusement, le prochain massacre semble inévitable.

Likenton Joseph
Vant Bèf Info (VBI)

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