Haïti : Un an de transition, un an de frustrations, le CPT perd toute la confiance des citoyens en colère

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Un an après la mise en place du Conseil présidentiel de Transition (CPT), chargé de conduire Haïti vers une sortie de crise, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un bilan jugé décevant. Mandaté pour restaurer la stabilité et initier des réformes clés, le Conseil est aujourd’hui vivement critiqué pour son inaction et son éloignement des réalités du peuple.

Insécurité persistante et réformes au point mort
Port-au-Prince, le 28 avril 2025- L’insécurité reste l’une des principales préoccupations en Haïti. Sur ce point, le CPT est perçu comme impuissant, voire absent. À travers un micro-trottoir réalisé dans la capitale et ses environs, les citoyens expriment un profond désarroi.
« L’insécurité n’a cessé d’empirer. Un an après, le CPT n’a toujours pas trouvé de solution. Les conseillers-présidents sont censés rétablir la paix, mais ils n’arrivent même pas à s’entendre entre eux », déplore Jules, commerçant à Pétion-Ville.
Mireille, fonctionnaire à Port-au-Prince, fustige le décalage entre les dirigeants et la réalité quotidienne : « Ils vivent dans une autre réalité. Ils s’octroient des salaires exorbitants, alors que les citoyens ont du mal à se nourrir ».
Dépenses publiques et des choix vivement contestés
Au cœur des critiques figure aussi la gestion des finances publiques. Les rémunérations jugées excessives des membres du CPT, ainsi que leurs frais de fonctionnement, suscitent l’indignation.
« C’est inacceptable de voir autant d’argent gaspillé dans un pays en crise. On ne voit aucune amélioration concrète pendant que le peuple souffre », s’indigne Rosa, étudiante à Port-au-Prince.
Frédéric, chauffeur de taxi à Delmas, renchérit : « L’insécurité devient incontrôlable et ils continuent de dépenser pour des choses inutiles. S’ils avaient voulu vraiment aider, ils auraient déjà agi. »
Un sentiment d’abandon et d’impuissance
La population exprime un profond sentiment de frustration, face à un Conseil jugé inefficace et déconnecté de la réalité.
« Les institutions publiques ne fonctionnent plus. C’est un chaos total. Et ceux qui doivent nous guider gaspillent l’argent du peuple », déplore Luc, étudiant à l’Université d’État.
Jean, ouvrier dans la région métropolitaine, résume l’avis général : « Je n’ai plus confiance en ce Conseil. Chaque jour, la vie devient plus difficile, et ils continuent à faire comme si de rien n’était. »
De l’avis des citoyens, l’échec du collège présidentiel composé de Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Fritz Alphonse Jean, Edgar Leblanc Fils, Laurent Saint-Cyr, Emmanuel Vertilaire et Frinel Joseph, Régine Abraham et Leslie Voltaire mais aussi celui des neuf groupes et partis politiques qu’ils représentent.
Des attentes urgentes, des réponses attendues
Les citoyens réclament des mesures concrètes, loin des promesses répétées. « On parle de réformes, mais on vit toujours dans la misère. Il faut des actions concrètes, maintenant. Les Haïtiens en ont assez des discours creux », lance Sophie, commerçante au marché de la Croix-des-Bossales.
Face à ce mécontentement généralisé, le Conseil présidentiel de Transition est vivement appelé à réorienter ses priorités, à mettre fin aux dépenses jugées inconsidérées et à se recentrer sur les besoins fondamentaux de la population. Pour les Haïtiens, le temps des discours est révolu ils attendent des actes.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)