Haïti : Terre de sport ou de désillusion ?

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Alors que Paris s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques, marquant un siècle depuis la première participation haïtienne, l’indifférence du gouvernement haïtien est frappante. Cette année, Haïti avait une occasion en or de célébrer son héritage sportif. Pourtant, aucun geste significatif n’a été observé de la part du Conseil Présidentiel de Transition ou du gouvernement du Premier Ministre Garry Conille.

Port-au-Prince, le 6 juillet 2024. – En 1924, une faible délégation haïtienne marquait le début d’une relation olympique avec la France. Ce centenaire, c’est-à-dire cette année 2024, aurait dû renouveler ces liens à travers le sport. Cependant, aucun fonds significatif n’a été alloué pour soutenir la délégation de 2024. Les fédérations sportives n’ont pas reçu d’accompagnement de l’État haïtien depuis 2018. Seules cinq disciplines seront représentées : natation, athlétisme, boxe, gymnastique et taekwondo.

La lueur d’espoir dans la gymnastique

L’incertitude plane sur la participation du taekwondo, seule discipline avec un espoir réaliste de médaille. Malheureusement, les athlètes n’ont pas été qualifiés et une invitation semble improbable. En contraste, une jeune fédération de gymnastique, née en 2016, brille grâce à Lynnzee Brown. Elle fera ses débuts olympiques, une première dans l’histoire de la gymnastique en Haïti.

L’indifférence du gouvernement envers ses athlètes est presque devenue une ironie culturelle. Est-ce un mépris délibéré ou le reflet d’une culture sportive insuffisamment développée ? L’absence de soutien pour la délégation officielle expose une négligence institutionnelle. Cette posture suggère que, pour les décideurs haïtiens, le sport n’est pas un vecteur de fierté nationale, mais un détail périphérique.

Le centenaire de la participation d’Haïti aux Jeux Olympiques aurait pu rassembler la nation et reconnaître les talents haïtiens. Cependant, l’indifférence des dirigeants a transformé ce jalon historique en symbole d’ingratitude envers le sport. Le sport, qui suscite la fierté nationale, aurait mérité une célébration. Haïti doit reconsidérer son engagement envers le sport. Ignorer cette puissance lors d’un anniversaire symbolique est une occasion manquée de montrer que le sport est un pilier de la culture et de l’identité haïtienne.

Vant Bèf Info (VBI)