Haïti : Sommes-nous en train de devenir notre propre Gaza ?

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Dans un monde où les conflits ne sont plus faits pour être gagnés mais pour punir, déstabiliser et fragmenter, où la guerre devient un instrument de soumission des peuples aux ordres du capitalisme, où la géopolitique du chaos règne en maître, Haïti semble être l’exemple parfait d’un pays livré à lui-même… ou plutôt, livré à un ordre invisible qui orchestre son démembrement.

Les analyses de Georges Friedman et Samuel Huntington sur la guerre moderne et le choc des civilisations (Le chaos créateur
Jacques-Alexandre Mascotto
Numéro 781, Érudit, novembre–décembre 2015) prennent tout leur sens lorsque nous regardons ce qui se passe dans plusieurs régions du monde : la destruction des États, l’effondrement des institutions, la montée d’un néo-féodalisme financier et l’installation du chaos comme mode de gouvernance.
• En Afrique, des nations riches en ressources naturelles sont plongées dans des guerres sans fin, affaiblies par des intérêts économiques extérieurs.
• Au Moyen-Orient, la Palestine et plus particulièrement Gaza subissent une destruction systématique, sous les yeux d’un monde impuissant.
• En Amérique latine, des États sont minés par le narcotrafic et les luttes de pouvoir, souvent encouragées par des forces extérieures.

Et nous, Haïtiens, où en sommes-nous ?

Nous nous détruisons, sous l’effet combiné de la misère, de la violence et d’un effondrement institutionnel total. Comme si nous appliquions nous-mêmes cette stratégie du chaos, sans même savoir qui tire réellement les ficelles. Qui veut notre démembrement ? Qui profite de l’effondrement de l’État haïtien ?

Sommes-nous en train de devenir notre propre Gaza, nous détruire non par des frappes aériennes, mais par une guerre silencieuse et sournoise ? Qui a intérêt à voir Haïti s’enfoncer dans cette spirale de chaos ?

Le coupable n’est peut-être pas visible sur une image, mais ses traces sont partout : dans nos rues, livrées aux gangs, dans nos écoles désertées, dans notre économie asphyxiée, dans l’exode massif de notre jeunesse.

Haïti est-elle un simple dommage collatéral ou une cible stratégique ?

La question se pose. La réponse est urgente.

Schwagger BEAUVIL
Entrepreneur

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