Haïti/Sécurité : Trois journalistes tués, six autres enlevés depuis le début de l’année, l’AIP tire la sonnette d’alarme
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L’Association Internationale de la Presse (IAPA, pour son acronyme en anglais) tire la sonnette d’alarme face à la multiplication des cas d’enlèvement de journalistes en Haïti.
Port-au-Prince, le 24 juillet 2023. L’AIP réclame la libération de la journaliste Blondine Tanis, co-animatrice du programme « Tribune Matinale » sur Radio Rénovation FM, enlevée le vendredi 21 juillet dernier pendant qu’elle regagnait son domicile à Delmas.
Il s’agit d’un 6e membre de la corporation enlevé depuis le début de l’année en Haïti, dénonce l’Association basée en Floride, aux Etats-Unis.
En effet, dans la nuit du vendredi 3 février, des individus armés ont enlevé à Laboule 12, le journaliste de Radio Vision 200, Jean Tony Lorthé, accompagné de deux de ses proches. Ils ont été libérés après le paiement d’une rançon.
Le 17 mars dernier, Lebrun Saint-Hubert, PDG de Radio Communautaire 2000 (RCH 2000) a été enlevé à Delmas avant d’être libéré contre rançon quelques jours plus tard.
Robert Denis, le directeur de Canal Bleu, une chaine de télévision privée, a été enlevé le 11 avril dernier sur la Route de Frères (Pétion-Ville), non loin de son domicile. Il allait lui aussi être libéré après le versement de rançon au ravisseurs par ses proches.
La journaliste Marie Lucie Bonhomme Opont a été enlevée le 13 juin et libérée le même jour après avoir été interrogée par un chef de gang.
Une semaine plus tard, c’est son mari, Pierre-Louis Opont, copropriétaire de Télé Pluriel et ex-président du Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui allait être enlevé. Il est, plus d’un mois plus tard, toujours aux mains de ses ravisseurs. Sandra Duvivier a elle aussi été enlevée cette année.
Javier Valdivia de l’AIP a souligné dans un communiqué que « Les journalistes, les professionnels de la presse et les dirigeants des médias sont des cibles faciles pour les attaques, les enlèvements et les meurtres commis par des gangs qui contrôlent une grande partie de la capitale haïtienne, un pays embourbé dans un climat constant d’insécurité et une crise politique résultant de l’absence d’autorités élues ».
M. Valdivia rappelle également qu’au moins trois journalistes ont été tués en Haïti depuis le début de l’année.
Il s’agit de Dumesky Kersaint, rédacteur en chef de Radio Télé Inurep, qui avait été abattu dans la municipalité de Carrefour, au sud de Port-au-Prince, le 16 avril dernier.
Le 25 du même mois, le corps sans vie de Ricot Jean, journaliste à Radio-Télé Évolution Inter à Saint-Marc (Artibonite), avait été retrouvé dans un champ.
Ensuite, le 5 mai, Paul Jean-Marie, présentateur à Radio Lumière a été tué devant sa résidence à Croix-des-Bouquets.
De plus, l’AIP soutient que récemment, soit le 20 janvier dernier, Pierre Daniel Lamartinière, journaliste à Vant Bèf Info (VBI) a été tabassé par des policiers alors qu’il couvrait une manifestation anti-gouvernementale.
L’AIP souligne évoque aussi le cas du journaliste Blondson Bachtmy Délien, qui avait porté plainte (plainte déposée au parquet de Port-au-Prince) pour des menaces persistantes à son encontre à la suite de la publication d’informations impliquant un ancien maire.
Il s’agit d’une série d’attaques contre des journalistes qui rendent encore difficile la pratique de ce métier dans un pays en proie à une insécurité généralisée et un système judiciaire faible et corrompu dénonce plus d’un.
Dodeley Orelus
Vant Bèf Info (VBI)