Haïti/Sécurité: les opinions divergent autour du déploiement de la force kenyane

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La presse kenyane a annoncé la semaine écoulée, que des policiers kenyans seront déployés en Haïti en février 2024. Une annonce qui divise les haïtiens. Certains l’ont bien accueillie, d’autres croient que cette force ne mettra pas fin à l’insécurité.

Port-au-Prince, le 31 décembre 2023.- De jour en jour, les gangs armés gagnent du terrain tant dans la Capitale que dans les villes de province.

Des individus lourdement armés occupent les routes nationales reliant les grandes villes à la Capitale haïtienne. La police n’est pas en mesure de traquer toutes ces associations criminelles qui terrorisent la population.

Le gouvernement haïtien a sollicité une intervention de l’ONU pour l’envoi d’une force multinationale.

Après maintes discussions, c’est le Kenya qui s’est proposé de diriger cette éventuelle force.

Faisant face à des blocages internes, le gouvernement kenyan exige la disponibilité du fonds évalué à plus de 220 millions d’euros. Dans la foulée, la Cour Suprême Kenyane a annoncé pour le 26 janvier 2024 sa dernière décision à ce sujet.

Une information qui divise

L’annonce de la presse kenyane sur la venue des policiers kenyans en février 2024 divise les Haïtiens. Chacun exprime son appréhension en fonction de sa réalité. Des habitants de Mariani disent attendre avec impatience cette force.

« J’ai abandonné ma maison avec ma famille, laissant tous nos effets personnels. Nous sommes maintenant chez une amie qui nous donne une chambre pour nous loger en attendant. Pour moi il est temps que cette force vienne nous aider », déclare un père de deux enfants.

Ginette, l’une des déplacés forcés de Carrefour-Feuilles, exprime ses frustrations face à cette situation. Elle informe avoir tout perdu et ne sait quoi faire pour le moment. « Seule une force étrangère peut nous délivrer de cette situation planifiée. Les forces publiques haïtiennes ne sont pas en mesure d’y répondre », déclare-t-elle.

Pour André Joseph, la venue de la police ne va pas résoudre le problème d’insécurité en Haiti. Il met en avant la configuration des zones occupées par les bandits armés. Il dit plutôt compter sur la police et l’armée pour combattre les gangs.

« Si le gouvernement veut éradiquer les gangs, qu’il donne les moyens à ces deux institutions. Nous avons les ressources et nos agents ont une idée de la configuration des différentes zones. Il nous faut des opérations musclées pour combattre ces bandits. Car aux grands maux les grands remèdes », croit-il.

La Cour Suprême kenyane rendra sa décision en janvier prochain. Si tout se passe bien, au moins 300 policiers seront déployés en Haiti au course du mois de février.

Jean François

Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Asly SERIN

    Eske MINUSTAH te rezoud problèm ensekirite ayiti deja? Eske nou panse la rive de force kenyan nan pral k rezoud ensekirite programe sa nou gen la? Antouka pozisyon pam se ranfòse lame dayiti epi bay lapolis la plus mwayen se fini…