Haïti – Sécurité : L’administration policière accusée de corruption, la Fondation ‘’Je Klere’’ demande une enquête
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La Fondation Je klere relate dans un communiqué en date du 12 février 2020, des accusations graves portées à l’encontre de l’administration de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et qui seraient à la base des frustrations de certains policiers. C’est aussi cette même situation qui aurait motivé des policiers à se regrouper en association syndicale. La FJKL tout en demandant à ce qu’une enquête soit diligentée autour de ces graves accusations contre des hauts gradés de la PNH, recommande aux initiateurs du mouvement syndical de respecter la discipline et les règlements du corps.
Port-au-Prince, le 14 Février 2020.- « Abus d’autorité, injustice, mauvais traitement, discrimination, harcèlement sexuel, mépris et corruption » sont, entre autres, les accusations formulées par des policiers de la base contre des hauts gradés de la Police Nationale d’Haïti (PNH), selon un communiqué de presse, dont copie est parvenue à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI), publié le 12 février 2020, par la Fondation Je Klere (FJKL).
La FJKL énumère certains cas relevés par des policiers dont :
Ø Manque de respect, mépris ou attitude insolente des gradés envers les agents.
Ø Les grades ne sont pas octroyés suivant des critères objectifs tels : ancienneté, compétence et travail au sein de l’institution.
Ø L’opacité totale qui caractérise l’origine des fonds et le montant devant être normalement octroyé aux agents lors des déplacements avec des VIP’s. Les écarts pour les montants des frais sont inacceptables.
Ø Détournement des montants alloués aux responsables de commissariats pour l’approvisionnement en carburant. Il en est de même dans les cas des frais octroyés pour les festivités carnavalesques et les élections.
Ø Des inspecteurs de l’Inspection Générale (IG) font des chantages pour extorquer de l’argent de policiers convoqués à l’IG aux fins d’obtenir un rapport favorable.
Ø Des policières sont parfois victimes parce qu’elles refusent des faveurs sexuelles à certains gradés ; d’autres élèvent seules leurs enfants nés de leurs relations de concubinage avec certains gradés.
Ø Des chantages sont exercés sur la personne des épouses de policiers tués dans l’exercice de leur fonction pour l’obtention du chèque destiné aux parents du policier tué. Elles sont parfois victimes de viols, d’agressions sexuelles, et/ou d’harcèlements.
Ø Le service d’assurance pour les policiers est une plaisanterie. L’argent est dépensé inutilement par l’Etat.
Ø Les salaires et traitements des agents ne leur permettent pas de vivre décemment.
Face à ces accusations jugées graves, la FJKL, toujours dans ce communiqué, recommande : La création d’une commission d’enquête indépendante qui devra produire des recommandations portant sur les infractions et la façon de corriger les anomalies, sur l’amélioration des conditions de travail des policiers et la réduction des écarts de traitement à l’intérieur de la PNH, entre autres.
La FJKl propose notamment l’élaboration d’un projet de loi sur la liberté syndicale et les restrictions nécessaires à l’exercice de ce droit compte tenu du caractère spécial de cette institution, lequel projet de loi devra être soumis à la plus prochaine législature.
Pour finir, la Fondation Je Klere recommande Au Directeur Général de la PNH de lier la souplesse à la rigidité dans ses prises de décision et de se montrer plus proche de la base pour mieux renforcer la capacité opérationnelle de la PNH.
La FJKL exhorte par ailleurs aux initiateurs du mouvement syndical de respecter la discipline et les règlements du corps et d’attendre la loi portant règlementation du droit syndical au sein de la PNH avant de relancer leur mouvement.
Vant Bèf Info