Haïti / Sécurité : Des morts, des morts et encore des morts, le pays se meurt, crient les citoyens
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Le climat d’insécurité qui prévaut actuellement dans le pays devient de plus en plus inquiétant. Des victimes sont recensées de manière quotidienne. Vols, viols, enlèvements et assassinats les cas sont légions. Des jeunes, des professionnels, et même des policiers, viennent allonger jour après jours la liste des personnes tuées dans le pays. Des citoyens appellent les autorités compétentes à assumer leurs responsabilités soulignant que c’est le pays qui se meurt.
Port-au-Prince, le 11 novembre 2020. Les manifestations et les mouvements de protestation contre l’insécurité se sont multipliés ces dernières semaines en particulier à Port-au-Prince, dans l’ouest d’Haïti.
Mardi, c’est la route nationale numéro un, à hauteur de Montrouis, qui a été paralysée pendant plusieurs heures après l’assassinat d’un jeune couple, le pasteur Jean-François Louis et Luciane Exinor Louis, enceinte de 7 mois, dans la nuit de dimanche à lundi.
Des bandits armés se sont introduits chez le couple peu avant minuit. Après avoir contraint le pasteur, qui était également copropriétaire d’une quincaillerie, à leur donner l’argent qu’il gardait dans la maison, ils l’ont criblé de balles. Le pasteur est mort sur le champ.
Quant à son épouse, qui avait été atteinte de deux projectiles, elle a rendu l’âme à l’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc, dans l’Artibonite, dans la matinée du mardi 10 novembre. Et c’est l’annonce de son décès qui avait provoqué le mouvement de protestation sur la RN1. Les médecins ont toutefois réussi à sauver l’enfant, né orphelin et prématurément.
L’agent intérimaire de Montrouis, Élysée Blaise, déplore qu’au plus haut niveau de l’État, des dispositions n’aient pas été adoptées pour garantir la sécurité des citoyens. Les policiers sont en nombre insuffisant et manquent de moyens matériels, déplore M. Blaise
À Titanyen, non loin de la commune de Montrouis, des individus ont abattu mardi après-midi, Jean-Michel Dalès, le directeur d’une institution scolaire dans cette zone peuplée majoritairement par des déplacés du tremblement de terre de janvier 2010.
Des riverains accusent le groupe dénommé « Mal Tande », une association de malfaiteurs dirigée par le nommé black Satan, ainsi connu. Ils critiquent, eux aussi, les autorités l’attitude des autorités compétentes qui, disent-ils, ont failli à leur mission de faire régner l’ordre et la paix dans le pays.
À Torbeck, dans le département du sud, et une localité appelée Dantan, on a découvert mardi, le cadavre dépecé d’Anise Broisrond, 21 ans, qui était portée disparue depuis le 1er novembre.
Selon des informations rapportées par des témoins, Anise Broisrond venait de participer à une ambiance à l’occasion de La Toussaint, lorsqu’elle a été enlevée par un motard qui lui avait proposé de la ramener à la maison.
Lorsqu’elle a finalement été retrouvée 10 jours plus tard, son cadavre qui n’avait ni jambes, ni pieds, ni tête, était déjà en décomposition. Un suspect est arrêté et les forces de l’ordre recherchent activement Enel ainsi connu, pour son implication présumée dans ce meurtre.
Les cas de disparition se multiplient également. Une femme qui se présente comme madame Legrand, affirme que son unique fils, Mickelson Bélizaire, 27 ans, est porté disparu depuis le 22 octobre. Il aurait été enlevé à Delmas 16. La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) est sur le dossier.
Ce ne sont pas seulement des civils qui sont victimes de l’insécurité. L’agent 2 Jean Gardy Édouard, affecté au commissariat de Marché Salomon, est porté disparu depuis le 6 novembre. Son père, Jean Eddy Édouard, affirme qu’il a été enlevé par des bandits.
Ces derniers, dit-il, l’ont tué, et mangé son cadavre après l’avoir calciné, selon des informations qu’il affirme avoir obtenues. Je n’attends pas à voir le cadavre mais n’importe quelle partie. Même un ongle me suffira, afin que je puisse l’enterrer et faire mon deuil, a-t-il dit.
Vant Bef Info (VBI)