Haïti sans courant : quand le soleil remplace l’EDH

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Quand la nuit tombe sur Port-au-Prince, une lumière douce s’échappe du toit de Gaspard Alnord. Pas celle d’EDH, dont les coupures plongent la ville dans l’obscurité depuis des années, mais celle du soleil emmagasiné dans des panneaux installés quelques mois plus tôt. « Depuis qu’on a les panneaux solaires, on dort tranquille », dit-il, un sourire au coin des lèvres. Pour sa famille de Canapé-Vert, c’est une révolution silencieuse.

Port-au-Prince, 10 avril 2025 – Face à l’effondrement du réseau électrique national, les foyers haïtiens cherchent la lumière ailleurs. Les panneaux solaires, longtemps réservés à une minorité, gagnent du terrain, portés par un ensoleillement généreux et un ras-le-bol généralisé. Gérald Duclair, technicien chevronné, en installe presque chaque semaine. « Le plus petit système coûte environ 7500 gourdes », explique-t-il. « Ça permet de faire fonctionner quelques lampes et de recharger les téléphones. C’est pas le confort total, mais c’est une bouffée d’air. »

Les batteries, elles, restent un luxe. Entre 250 et 600 dollars pour un système complet. Et pourtant, la demande est là. Car sans électricité, tout devient plus compliqué : étudier, travailler, cuisiner, vivre.

Mais le soleil ne suffit pas à tous. En seconde ligne de défense, les groupes électrogènes. Bruyants, coûteux et parfois dangereux. Un appareil de 5000 watts peut coûter jusqu’à 50 000 gourdes, sans compter le carburant et l’entretien. « Il faut faire attention », prévient Gérald. « Mauvaise installation, et c’est l’incendie ou l’intoxication. »

Dans les quartiers populaires, là où les moyens manquent, on s’équipe autrement. Lampes rechargeables, radios à batterie, mixeurs solaires, power banks… Ces petits objets deviennent les alliés du quotidien. « Avec 2000 gourdes, on s’achète un peu de lumière », glisse une mère de famille à Carrefour. « C’est peu, mais c’est toujours mieux que rien. »

En Haïti, l’électricité est devenue une affaire privée. Une course à la débrouille, entre ceux qui peuvent se payer le soleil et ceux qui comptent les heures avant le prochain black-out. Ici, la lumière ne vient plus des câbles, mais de l’inventivité des gens.

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Didier Espérance

    Hummm si se pat sistèm pano solè sa , Ayisyen te mele , malgre li poko ka etann li sou tout teritwa nasyonal la, janl’ ta dwe etann li an , paske vrèman pano solè ki konplè a , li pa bon mache…

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