Haïti : quel impact du prélèvement de $1.50 sur les transferts internationaux ?
![](https://vantbefinfo.com/wp-content/uploads/2025/02/IMG-20250210-WA0047-900x280.jpg)
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Depuis 2011, une taxe de 1,50 dollar américain est prélevée sur chaque transfert privé envoyé en Haïti. Selon un rapport de la Banque de la République d’Haïti (BRH), cette mesure a généré plus de 310 millions de dollars entre 2011 et 2024, dont 98 % (environ 306 millions de dollars) ont été versés au Trésor public.
![](https://vantbefinfo.com/wp-content/uploads/2025/02/IMG-20250210-WA0047-1024x958.jpg)
Port-au-Prince, 10 février 2025 –
Un impact direct sur l’économie haïtienne
L’économiste Etzer Émile met en évidence deux impacts directs des transferts internationaux sur l’économie haïtienne :
1- Un soutien essentiel aux revenus des familles: Environ 50 % des foyers haïtiens dépendent de ces envois d’argent, qui améliorent directement leur pouvoir d’achat et leur capacité à subvenir à leurs besoins essentiels.
2- Une influence considérable sur la consommation: Grâce aux transferts, la consommation des ménages augmente significativement, stimulant ainsi l’activité économique locale.
Par ailleurs, ces fonds jouent un rôle crucial dans la disponibilité des devises nécessaires aux importations selon M.Émile. En maintenant un flux constant de devises étrangères, les transferts contribuent à stabiliser l’économie haïtienne, fortement dépendante des produits importés.
Une menace supplémentaire : la déportation des Haïtiens des États-Unis
Etzer Émile met en garde contre les répercussions d’une éventuelle déportation massive d’Haïtiens en situation irrégulière aux États-Unis, envisagée sous l’administration Trump. Une telle mesure réduirait considérablement les flux de transferts, fragilisant encore davantage l’économie des ménages en Haïti. Toutefois, l’économiste reste sceptique quant à la probabilité d’une expulsion de grande ampleur.
Vers une gestion plus transparente des fonds collectés
Le Fonds National de l’Éducation (FNE) a investi une partie des recettes dans la construction et la rénovation d’écoles endommagées par des catastrophes naturelles. Mais pour maximiser les bénéfices de ces ressources, Etzer Émile insiste sur la nécessité d’une gestion rigoureuse et transparente. Il suggère également d’allouer une partie des fonds à d’autres secteurs prioritaires, tels que la sécurité publique et les infrastructures de base.
Il convient de souligner que l’économiste Etzer Émile a salué les efforts du FNE dans l’accomplissement de sa mission. Toutefois, il recommande une intensification des actions ainsi qu’une meilleure communication sur l’utilisation de ce fonds.
Si le prélèvement de 1,50 dollar constitue une source de financement non négligeable, son impact sur les familles haïtiennes et sur la consommation reste préoccupant. Une gestion efficace et équitable de ces fonds pourrait contribuer à renforcer la confiance de la diaspora et à soutenir le développement du pays.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)