Haïti : Quand le pouvoir fuit et le peuple sombre
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Depuis des décennies, Haïti s’enlise dans une crise multidimensionnelle, alimentée par l’incompétence politique, la corruption et l’indifférence des dirigeants face aux souffrances de leur peuple. Aujourd’hui, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), perçu comme un espoir de renouveau incarne à son tour l’échec. Tandis que la population subit la terreur des gangs, les dirigeants se terrent dans des bureaux temporaires, loin du Palais national déserté depuis des années.
Autrefois symbole de l’autorité de l’État, le Palais national n’est désormais qu’un vestige du passé, laissé à l’abandon après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Plus qu’une ruine physique, il est devenu le reflet de la défaillance chronique des institutions haïtiennes. Plutôt que de s’attaquer à la restauration de ce symbole, les autorités ont choisi de déplacer le siège du pouvoir. Ce choix, loin d’être stratégique traduit une abdication devant l’insécurité grandissante et l’effondrement de l’ordre public.
Un pouvoir en fuite, un peuple livré à lui-même
Le retrait du pouvoir du champ de Mars cœur historique de la politique haïtienne, illustre un abandon symbolique. Le gouvernement, incapable de rétablir l’ordre, préfère se réfugier dans des zones protégées, laissant la population affronter seule la violence des gangs. Malgré le déploiement de véhicules blindés et d’unités d’élite, les quartiers restent livrés à l’anarchie, et les Haïtiens se sentent trahis par des autorités absentes.
Ils fuient leur symbole d’autorité, mais qu’en est-il de la population laissée pour compte, abandonnée à son sort ? s’interroge le professeur Ing. Jean-Jacques. Cette question résume la frustration et le désespoir d’un peuple confronté à une double menace: l’insécurité et l’indifférence de ses dirigeants.
Un leadership manquant dans un pays à la dérive
Ce qui manque aujourd’hui à Haïti, ce n’est pas seulement un bâtiment fonctionnel pour abriter le pouvoir, mais un leadership audacieux et engagé. Les dirigeants actuels, barricadés derrière des murs et des blindés, semblent incapables de répondre aux défis cruciaux du moment. Leur inaction face à l’effondrement des institutions est perçue par beaucoup comme une complicité tacite avec les forces qui ravagent le pays.
Pendant ce temps, le peuple continue à lutter pour sa survie, abandonné à son sort. Dans ce contexte, la restauration du Palais national ou la présence physique des dirigeants dans des zones symboliques comme le champ de Mars ne suffira pas. Ce dont Haïti a besoin, c’est: une vision claire,un courage politique et un engagement à affronter, et non à fuir, les réalités du terrain.
Le moment est critique. Si les autorités persistent à s’isoler du peuple,qu’elles sont censées servir, elles risquent de perdre définitivement leur légitimité. Haïti ne peut plus se permettre un pouvoir en fuite il lui faut des dirigeants capables de redonner espoir et de reconstruire les fondations d’un État en un ruines.
Par Maxime Daniel ETIENNE
Contact : maximedanieletienne@gmail.com