Haïti : quand le pays joue avec le feu de la violence armée, tout risque de s’embraser 

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Haïti semble aujourd’hui se retrouver au bord du précipice. Ces derniers temps, le pays fait face à une crise politique, économique et sociale sans précédent. Les violence des gangs armés contre la population ont plongé Haïti dans une situation de chaos qui rappelle de plus en plus le syndrome d’une guerre civile imminente.

Un pays en déroute 

Le pays a longtemps souffert de l’instabilité politique, aggravée par des actes de violences où les autorités paraissent impuissantes face à la situation actuelle du pays qui s’est considérablement dégradée depuis l’assassinat crapuleux du  président Jovenel Moïse en juillet 2021. Ce qui a plongé Haïti dans un vide de pouvoir marqué par  l’absence d’un leadership clair et cohérent. Une situation qui  a exacerbé des divisions internes, les tensions sociales et l’incapacité de l’État à rétablir l’ordre et la paix.

La violence est devenue omniprésente, avec des gangs armés qui contrôlent désormais une grande partie du pays notamment la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Ces groupes criminels rivalisent de brutalité, s’attaquant aussi bien aux civils qu’aux forces de l’ordre, et imposent leur loi à travers des actes de terreur troublant le quotidien du peuple haitien.

La situation socio-économique : une pression insoutenable 

L’économie haïtienne est dans une spirale de déclin, avec des niveaux de pauvreté records. L’inflation, le manque de services de base, et une éducation, une santé en ruine, ont mis le pays à genoux. La population, déjà fragilisée par des années de crises multiples, vit dans une situation de précarité extrême compte tenu de la violence des gangs armés qui ont poussé des habitants de plusieurs quartiers de Port-au-Prince à abandonner leurs maisons pour se réfugier dans des sites de déplacés.

Cette situation complique une fois de plus les conditions de vie des citoyens qui sont déjà touchés par la pauvreté extrême et nécessitent des assistances pour pouvoir surmonter ce monent difficile inatendu.

Les signes d’une guerre civile imminente. 

La multiplication des affrontements violents, la montée des tensions entre des membres de la population qui s’organisent pour se protéger par le truchement de ce qu’elle appelle « Brigade » de vigilance, et les groupes armés qui ont clairement exprimé leur intention de prendre le contrôle des zones stratégique de la capitale notamment Christ-Roi, Delmas 30 dont l’objectif est d’atteindre la commune de Pétion ville, considérée comme une zone privillégiée.

La dégradation de cette crise multidimentionnelle laisse entrevoir que le pays pourrait glisser lentement mais sûrement vers une guerre civile. Les acteurs politiques, qui devraient représenter les intérêts de la population, sont profondément divisés et incapables de dialoguer de manière constructive. Les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) se battent pour le contrôle des directions générales entre autres, alors que les citoyens courent dans toutes les directions pour échapper à la fureur  des bandits.

le mercredi 19 mars, des manifestations pacifiques éclatent dans la capitale haitienne pour dénoncer non seulement la passivité des autorites mais aussi pour réclamer le départ du CPT qui selon les manifestants ne fait rien pour résoudre cette crise sécuritaire persistante. Cepenfant, les protestataires sont réprimés dans le sang par les forces de l’ordre qui ont fait non seulement l’usage de gaz lacrymogéne mais aussi des balles réelles pour disperser les foules. Un acte qui est vivement critiqué par les citoyens. 

La polarisation de la société haïtienne s’intensifie, et les tensions se manifestent jusque dans des régions comme Petite Rivière de l’Artibonite, où des exécutions extrajudiciaires ont eu lieu. L’isolement international du pays pourrait aussi s’aggraver si la situation se dégrade davantage.

Certains experts appellent à une intervention internationale pour stabiliser Haïti, mais les précédentes tentatives ont échoué. Face à cette impasse, Haïti risque de sombrer dans une guerre civile si des solutions politiques et sécuritaires ne sont pas trouvées rapidement.

L’histoire récente d’Haïti montre que les interventions extérieures ont souvent échoué à stabiliser durablement le pays. L’incapacité de la communauté internationale à résoudre le problème de fond, à savoir l’instabilité politique et la gouvernance inefficace, pourrait aggraver davantage les tensions internes. Seuls les Haïtiens peuvent épargner leur pays du pire.

Jean Gilles Désinord

Vant Bèf Info (VBI)

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