Haïti politique : Garry Conille dénonce son éviction par le CPT

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Le premier ministre Garry Conille a dénoncé dans une lettre publiée le dimanche 10 novembre 2024 la décision du Conseil présidentiel de Transition (CPT) qui l’a révoqué pour le remplacer par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé. Une décision qu’il qualifié d’illégale tout en dénonçant une tentative qui viserait à déstabiliser le pays.

Secretary Antony J. Blinken meets with Haitian Prime Minister Garry Conille and Foreign Minister Dominique Dupuy at the Department of State in Washington, D.C., July 2, 2024. (Official State Department photo by Chuck Kennedy)

Port-au-Prince, le 10 Novembre 2024. Selon le Premier Ministre Garry Conille, la résolution du Conseil présidentiel de Transition CPT) est en dehors de tout cadre légal et constitutionnel et elle aura de graves répercussions sur l’avenir du pays.

Il a également souligné que la décision du CPT est contraire non seulement à la Constitution mais aussi aux textes régissant la période transitoire.

Il dit croire que le Conseil Présidentiel ne peut en aucun cas remplacer le parlement ni exercer un pouvoir qui ne lui a pas été attribué dans l’accord signé entre les partis politiques pour mettre en place le CPT tout en s’appuyant sur l’article 158 de la Constitution qui rend le Premier Ministre responsable devant le Parlement et non par devant le CPT.

 » Seule une démission ou une motion de censure du Parlement peut entraîner la fin de mes fonctions de premier ministre », a-t-il précisé dans cette lettre.

De plus, il précise que l’article 37 du Décret régissant l’organisation et le fonctionnement du CPT définit clairement les procédures de gouvernance sans permettre au Conseil de mettre fin de manière unilatérale aux fonctions du chef du gouvernement.

Le locataire de la primature admet que le Conseil présidentiel a la prérogative de nommer le Premier Ministre. Cependant, il a souligné qu’aucun texte légal ne lui confère le pouvoir de le renvoyer.

Pour lui, la décision du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) constitue un abus de pouvoir suivie d’une forfaiture puisque l’Accord du 3 avril a clairement expliqué qu’en cas de déficit de gouvernance documenté et présenté par l’organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), le Conseil Présidentiel de Transition met fin aux fonctions du Premier Ministre rappelant qu’il ne tient qu’aux membres du CPT d’approuver et de mettre sur pied L’OCAG.

Par ailleurs, le docteur Conille a mis l’accent sur la crise actuelle à laquelle fait face Haïti où les gangs contrôlent une grande partie de la capitale, une insécurité généralisée qui frappe encore la population, une crise alimentaire qui touche durement les plus vulnérables, ainsi que des milliers de familles déplacées.

Face à cette situation, il appelle au respect de l’Accord du 3 avril 2024, qui a permis l’établissement de ce gouvernement de transition, et qui repose sur les principes de dialogue, de concertation et de responsabilité partagée en précisant que toute tentative de déstabilisation institutionnelle à ce moment précis vise uniquement à affaiblir encore davantage le pays et compromet gravement les chances de surmonter cette crise.

Garry Conille se dit déterminé à continuer à travailler de manière constructive en faveur de la paix et de la stabilité du pays et à soutenir tous les efforts visant à restaurer la paix et à assurer une gouvernance démocratique, transparente et inclusive.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Infos (VBI)

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