Haïti / Politique : Des Organisations de droits humains qualifient le décret sur l’identification de provocation
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Le collectif Défenseurs Plus, l’organisation des Citoyens pour Une Nouvelle Haïti (OCNH) dénoncent et qualifient de provocation le nouveau décret pris par le gouvernement portant sur la carte d’Identification Nationale Unique. Ces responsables d’organisations parlent de graves irrégularités notées dans le décret et disent ne voient pas comment il sera appliqué.
Port-au-Prince, le 18 juin 2020.- Plus de 48 heures après sa publication dans le journal officiel du pays, le Moniteur, le décret portant sur la carte d’identification Nationale Unique continue d’alimenter le débat. Et les organisations de droits humains ne sont pas en reste.
Pour le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le nouveau décret sur l’identification est une provocation. Pierre Espérance dit ne pas comprendre l’attitude des autorités qui décident de sanctionner les citoyens qui n’auront pas fait leur carte dans le délai de 120 après la publication du décret. » On ne peut pas pénaliser un citoyen pour n’avoir pas exercer son droit. Ceci est inacceptable. C’est pas acceptable dans une démocratie. Comment Dermalog va t-il pouvoir donner une carte d’identification aux haïtiens dans ce délai record ? », s’interroge M. Espérance.
Pendant que nous sommes en pleine période d’urgence sanitaire, l’Etat vient obliger les citoyens à se procurer de leur carte. C’est un décret maladroit, a commenté le directeur exécutif du RNDDH.
De son côté, Anthonal Mortimé, co-directeur du Collectif Défenseurs Plus croit que le nouveau décret vient aggraver le problème de l’identification au niveau du pays. S’il dit reconnaître qu’il est important que chaque citoyen ait un numéro d’identification unique, Mais regrette que les autorités agissent comme bon leur semble. Un tel décret ne devrait pas être pris sans ne pas tenir compte de l’opinion des organisations de la place. Il se dit inquiet de l’orientation que les dirigeants sont entrain de donner au pays.
Et quant aux sanctions, « l’exécutif ne devrait pas être à même de prendre des sanctions dans le cadre d’un décret-loi et s’il devrait le prendre, cela devrait être l’objet d’un consensus », croit comprendre M. Mortimé.
Le Coordonnateur de l’OCHN, Camille Occius qui avait déjà déposé une plainte contre l’Etat dans le cadre de son contrat avec la firme Dermalog, pense que ce nouveau décret ne va pas résoudre le problème de l’identification dans le pays.
L’Etat doit couper son contrat avec la firme Dermalog puisqu’il a été pris en dehors de la loi, a laissé entendre Me Camille Occius.
Soulignons que dans le cadre d’une entrevue exclusive accordée à la rédaction de Vant Bèf Info, le secrétaire d’Etat à la communication, Eddy Jackson Alexis avait annoncé que le décret en question sera corrigé en raison d’erreur matérielle et la nouvelle version sera rendue publique la semaine prochaine.
Vant Bèf Info (VBI)