Haïti / Politique « Défenseur Plus » préoccupé par la situation des femmes et des filles
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Le Collectif « Défenseur Plus » exprime ses préoccupations par rapport aux actes de violence et de viol dont les femmes et les filles sont victimes au cours des trois (3) derniers mois. Il dénonce le comportement jugé « passif » des autorités étatiques chargées de faire respecter les droits humains.
Port-au-Prince, le 16 novembre 2019.- Dans une note publiée par l’organisation de défense des droits humains « Collectif Défenseur Plus » et dont la rédaction de Vant Bèf Info a obtenu copie, elle qualifie de préoccupante la situation sécuritaire des femmes et des filles pendant cette période de crise à laquelle le pays est confronté.
« Défenseurs Plus » déplore que de nombreuses femmes et jeunes filles soient victimes de l’insécurité et des actes de criminalité dans le pays durant les trois (3) derniers mois.
Elles sont violées quotidiennement dans plusieurs endroits du pays, se lamente l’organisation qui dénonce notamment les viols en réunion perpétrés contre une dizaine de détenues de la prison civile des Gonaïves et dans un commissariat de la Grande-Anse.
« Défenseurs Plus » rappelle que le viol est un crime que les autorités gouvernementales et judiciaires ne devraient pas sous-estimer.
Le Code Pénal haïtien, en ses articles 278 à 280, énumère les peines prévues pour chaque cas de viol dans le but de protéger les femmes et les filles et cela devrait dissuader les violeurs, soutient l’organisation de droits humains.
Se référant aux viols collectifs enregistrés à la prison civile des Gonaïves, le 7 novembre dernier, l’organisation de défense des droits humains dresse un tableau sombre de la situation carcérale du pays.
Elle évoque notamment des problèmes administratifs et structurels, ajoutant que cette situation n’est pas nouvelle puisque même des policières sont parfois victimes de viol dans ces espaces, souvent exigus et où des femmes, des hommes et des mineurs cohabitent ensemble, qu’ils soient des condamnés ou des prévenus.
Cela, se plaint l’organisation, en violation des règlements internes des établissements pénitentiaires en vigueur depuis mai 1999.
Le Collectif Défenseur Plus souligne que les femmes et les filles sont aussi des victimes de l’insécurité provoquée par la crise socio-politique.
Ainsi, des cas de viol sont enregistrés dans de nombreuses communes du pays dont Port-au-Prince (La Saline), Cabaret (Canaan 70), Carrefour (Mariani) et plusieurs quartiers populaires de la région métropolitaine de la Capitale.
Les gangs armés, note « Défenseurs Plus », profitent de la situation chaotique du pays pour se multiplier. Ils agissent en toute impunité, en toute quiétude et sous le regard des autorités étatiques, se plaint l’organisme de défense des droits humains, qui dénonce également le comportement qualifié de « passif » des autorités étatiques chargées de la protection et de la promotion des droits humains dont l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et l’Institut du Bien-être et de Recherche (IBESR).
Ces institutions observent un silence complice devant des scènes de violences à l’égard des femmes et des filles, ainsi que des violations systématiques des droits humains dans le pays.
Le Collectif Défenseur Plus rappelle aux autorités compétentes qu’elles sont responsables de la sécurité de la population. Il leur rappelle aussi leur obligation de faire appliquer la Convention sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre les femmes.
Vant Bèf Info (VBI)